Macky Sall a les pleins pouvoirs jusqu’au 30 juin 2020…

L’Assemblée nationale a voté ce mercredi 1er avril 2020 le projet de loi habilitant le président de la République à prendre, par ordonnance, des décisions relevant du domaine de la loi dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Ce projet de loi a été adopté à l’unanimité par les 33 députés présents à l’hémicycle ce mercredi. Un nombre restreint choisi par consensus sur les 165 députés de l’Assemblée nationale, pour respecter l’état d’urgence dont l’interdiction des rassemblements dans un contexte marqué par la propagation du virus. 

Macky Sall a désormais les pleins pouvoirs et cela pour une durée de trois mois, donc à compter de ce jour jusqu’au 30 juin 2020. Il peut prendre des mesures urgentes et nécessaires sans passer par la procédure législative. Dans ce contexte marqué par la lutte contre l’épidémie du Covid-19, les textes que le Président va prendre d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire seront d’application immédiate. En effet, l’article premier de ce projet de loi adopté dispose : «Dans les conditions prévues à l’article 77 de la Constitution, le président de la République est habilité à prendre, par ordonnances, dans un délai de trois mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi, afin de faire face aux besoins d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire.»

Même si la loi est votée à l’unanimité par les députés, il faut signaler que des parlementaires de l’opposition comme Ousmane Sonko, le Pur, le leader du Tekki, Mamadou Lamine Diallo, ont exprimé leur désaccord sur celle-ci (cette loi) qui confère les pleins pouvoirs au président de la République.
 
Mamadou Lamine Diallo évoque entre autres raisons : « si l’Assemblée nationale, en session, ne peut pas se réunir normalement dans la dignité et surtout  la liberté qui sied aux députés,  la solution d’une  visioconférence étant rapidement écartée,  la commission des délégations est plus indiquée. Pour lui, il s’agit d’un « bricolage d’une conférence des présidents ajustée; un dangereux précèdent que nous ne saurions cautionner ». Et d’ajouter qu’il n’y a aucune raison de signer un chèque en blanc à BBY pour gérer la crise nationale due à la pandémie.
 
Mamadou Lamine Diallo dit être pour une Assemblée nationale forte qui contrôle l’exécutif.  « C’est la condition sine qua non de développement économique, social et environnemental de notre pays. Les pleins  pouvoirs appartiennent à Dieu », conclut-il dans une note largement relayée par la presse. 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.