Lutte contre le Sida – Le Cnls accélère la cadence

Au Sénégal, 45 mille personnes vivent avec le Vih/Sida. «Une situation stable», selon le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), qui s’efforce d’accélérer la riposte dans les villes au Sénégal. Dans ce cadre, les maires de Thiès, Saint-Louis, Kaffrine, Fatick et Kaolack, réunis dans la Cité du rail, s’engagent dans l’élaboration des plans d’accélération de la riposte au Sida. 

Cinq villes du Sénégal s’engagent dans la lutte contre le Sida. C’était hier, au cours d’un atelier régional d’élaboration des plans d’accélération de la riposte au Sida dans les 15 villes du Sénégal, qui entre dans le cadre de l’initiative «Les villes s’engagent» du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls).

A l’issue de la rencontre, qui a regroupé dans la cité du rail, les maires et représentants de maires des villes de Saint-Louis, Thiès, Kaffrine, Kaolack et Fatick, l’édile de la ville de Thiès, Talla Sylla, a lu l’engagement de ses pairs à mettre fin à l’épidémie du Sida. Il s’agit de «placer les personnes au cœur de toutes nos actions, de traiter les causes et risques de vulnérabilité et de transmission mais également d’utiliser notre riposte au Sida pour une transformation sociale positive».

Aussi, de «construire une riposte adaptée aux besoins locaux, mobiliser des ressources pour la santé publique et le développement intégré et travailler à rassembler tous les leaders dans des actions concrètes». La rareté des ressources reste cependant le nœud gordien. D’où une synergie d’action pour traduire en acte concret ces engagements, laissera entendre le président du réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih Sida du Sénégal, Amadou Moustapha Dia.

«La réalité est que nous constatons encore des gens qui souffrent et qui meurent dans les hôpitaux faute de prise en charge adéquate. Nous nous réjouissons donc de cette rencontre parce que face à la raréfaction de financements il faut mettre en place une stratégie de financement domestique, et pour nous, les collectivités locales y ont une place extrêmement importante. Nous souhaitons que cette déclaration se traduise en acte concret sur le terrain». Le secrétaire exécutif du Cnls, Dr Safiétou Thiam, dit attendre de ces villes un partenariat fécond pour un accompagnement dans l’attente des objectifs «Trois 90 d’ici 2020».

«L’apport et l’engagement des maires est salutaire, parce que les collectivités pourront aider à rompre la chaîne de transmission», estime Dr Thiam qui pense que les collectivités locales sont également une source de financement de la lutte contre le sida. Une source beaucoup plus sûre et durable qu’une source qui provienne de l’extérieur au moment où les bailleurs se retirent du financement de la lutte contre le Sida.

Revenant sur l’atelier d’élaboration des plans d’accélération de la riposte au sida dans les 15 villes, le secrétaire exécutif du Cnls, Dr Thiam, soutient que c’est un grand jour pour la lutte contre le Sida. «Nous avons pu réunir dans le cadre de notre stratégie : «Les villes s’engagent», à mettre ensemble les maires de Thiès, Fatick, Kaolack, Saint Louis et Kaffrine, pour leur demander de matérialiser l’engagement qu’ils ont déjà signé en 2015 pour accompagner la lutte contre le Sida», explique-t-elle.

Avant de poursuivre : «Les maires du monde entier s’étaient réunis à Paris le 01 décembre 2014 et avaient mis en place une déclaration d’engagement pour mettre les personnes vivant avec le Vih au cœur de leur action. Egalement, protéger leurs populations du Sida et accompagner les actions des gouvernements pour la lutte contre le sida. C’est dans ce cadre que le Sénégal, à l’instar des autres pays, avait organisé les maires de 15 villes qui représentent près de 60 à 70% du problème du sida à s’engager et appuyer leur ville pour la lutte contre le sida».

L’atelier qui s’inscrit dans ce contexte vise la planification des actions concrètes des équipes municipales en charge de la santé et du volet social, lesquelles, avec l’appui des acteurs de la lutte contre le sida du ministère de la santé, vont établir un plan d’accélération pour l’atteinte des trois 90. «Il s’agit, en effet, de faire en sorte que, explique Safiétou Thiam, d’ici 2020, 90% des personnes vivant avec le Vih soient au courant de leur statut mais également que 90% de ces personnes soient mises sous traitement anti rétroviral.»

Car, renseigne-t-elle, «si une personne vivant avec le Vih est sous traitement antirétroviral de façon durable, elle ne transmet plus le sida. Donc nous voulons faire en sorte que 90% de ces personnes ne transmettent plus le sida. C’est pour rompre la chaîne de transmission d’ici 2020 pour que le sida ne soit plus un problème majeur de santé publique».


LeQuotidien

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