L’Université Sénégalaise, celle de honte

Le temps passe et instaure un alarmisme qui trouve son origine dans les faits; la recrudescence des atrocités dans la sphère estudiantine que notre pays est entrain de vivre nous plonge dans la consternation. Mon cœur tremble, mon esprit s’envenime quand le nom Fallou Sene est prononcé.

Ma pensée se tourne vers mon petit frère du même nom qui sera étudiant dans deux ans (Inchallah) et de multiples questions me taraudent l’ésprit. Si c’etait lui à sa place?, la prochaine victime ne serait il pas lui?

Oui car la mort est irréversible, et en plus, la manière par laquelle elle se passe dans nos universités, aucun apprenant n’en est épargné, d’autres victimes (Balla Gaye, Bassirou Faye, Mamadou Diop et tant d’autres) sont passés par là et en vain les enquêtes n’ont mené à rien. Aux mêmes causes, les mêmes effets. A quand la fin de la violence, de l’injustice, des tueries?
A quand la fin de la course effrénée pour recevoir sa bourse?

Pourquoi faut il mourir pour ensuite recevoir sa bourse laquelle Fallou attendait surement pour se nourrir, la partager avec sa femme, son enfant, sa famille car il est fils de paysan, soutien de famille ? Ne me demandez pas si je l’ai connu, Oui car il était de la même classe qu’une sœur qui m’a beaucoup parlé de lui, fervent Talibé dans le Dahira Nouroul Darayni, courtois, toujours donneur de conseils. Hélas Fallou n’est plus, le destin l’a pris alors qu’il venait de fêter ses vingt cinq bougies. C’est atroce, c’est écœurant !

Voilà l’université, voilà le leg de Cheikh Anta Diop qui pleure dans sa tombe. Hélas notre vie, celle des milliers et des milliers de jeunes qui voient leurs rêves se réduire au néant. Les maux sont énormes, la liste est exhaustive.
Des générations sacrifiées, laissées à elles mêmes, les fils des pauvres sans aide face aux mauvaises conditions d’une vie affligée, ne sachant plus quoi faire se mettent à genoux et implorant un avenir meilleur sont tués sous le regard désapprobateur des parents paysans qui n’auront que leurs larmes, une aide tardive qui ne pourra rien contre leur anxiété.
Fallou n’aurait pas été tué pour une bourse s’il était fils d’un ministre, d’un député. L’heure est à la prise de conscience, il est temps que l’on arrête de confier notre éducation, notre pays à des gens insoucieux de nos maux, des gens dont leurs fils sont loin des crises qu’endurent l’école, loin du pays car si le recteur, le ministre de l’intérieur avait leurs enfants à Sanar, ils n’auraient jamais donné l’ordre de tirer sur des jeunes qui ne réclamaient que leur dû.
Aux forces de l’ordre, je dirais que votre réaction de violenter, de tuer est à dénoncer avec la dernière énergie car même si des ordres vous ont été donnés, Il fallait s’y prendre avec la manière la plus humaine que possible, ces jeunes sont vos frères, ils n’avaient que leurs mains pour se défendre, pourquoi des balles réelles donc?

Ils ne méritent pas de telles impétuosités, la nation attend beaucoup d’eux. Protégez-les au lieu de les violenter.
Que justice soit faite !

Repose en paix Mouhamadou Fadilou !
Que la terre de Touba te soit légère ! Amiine

 

Ahmada Sene

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