Limitation des mandats présidentiels : « Limiter Serigne Mbacké Ndiaye pour limiter les dégâts » (Par Hamath KANE)

C’est au moment où le débat sur un éventuel 3ème mandat pollue l’espace public et politique que vient donc s’y ajouter un poison. Serigne Mbacké Ndiaye – encore un membre de la majorité présidentielle ! – va plus loin que Sory Kaba et Moustapha Diakhaté en proposant la suppression de la limitation des mandats présidentiels.

Alors, il nous sert une présidence à vie après tant de sacrifices et de combats progressistes consentis par un Peuple fier d’avoir obtenu un acquis de haute lutte. Ce n’est pas une nouveauté venant de lui, c’est une idée qu’il ressasse depuis fort longtemps et loin d’un cadre formel.

Ce qui en fait une nouveauté, c’est qu’il porte une autre veste, celle d’acteur du dialogue et membre du pôle de la majorité. Alors, en tant que tel, tout propos peut être interprété comme étant celui de ce groupe. Heureusement que c’est son opinion «personnelle» qu’il a réitérée et non une proposition formalisée par le pôle de la majorité dont il est membre.

Un parti dans un groupe, c’est une partie dans un tout, comme une synecdoque. Et c’est cela aussi le problème. On peut reconnaître à l’ancien porte-parole du Président Wade sa liberté de penser en tant que responsable d’une organisation autonome, mais c’est le fait d’en donner un cachet plus large, suggérant une position discutée et retenue par ses alliés qui indispose. Parce qu’une position, quelque «personnelle» qu’elle puisse être, peut engager tout un groupe.

L’on a beau se défendre que cela n’engage que l’auteur de ses propos, il est tout de même incommodant de les «publiciter». Quand des intentions d’un 3ème mandat (seulement) peuvent brûler un pays, il faut alors s’interdire – et même interdire – de suggérer une présidence à vie. Le débat peut s’arrêter là, mais il restera toujours cette gêne et ce malaise ambiants. Cela mérite plus que des rectificatifs ou démentis. Les mandats sont déjà limités. Il faut maintenant limiter Serigne Mbacké Ndiaye.

 

 Par  Hamath KANE

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