Liberté Provisoire pour Khalifa Sall : la Cour Suprême renvoie sa décision au 20 juillet prochain

La Cour Suprême a décidé hier, jeudi 06 juillet, de renvoyer jusqu’au 20 juillet prochain sa décision sur le recours en cassation du maire de Dakar, Khalifa Sall. Les avocats de l’édile de Dakar qui avaient initié une demande de liberté provisoire en faveur de leur client, ont fini par bouder la salle d’audience sous prétexte de la jonction des trois requêtes. Selon eux, l’audience d’hier « devrait uniquement concerner la requête de Khalifa Sall et non les deux autres introduites par ses co-inculpés ».

Le maire de Dakar, Khalifa Sall, par ailleurs tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal ne va pas participer à l’ouverture de la campagne pour les législatives prévue ce 9 juillet. Pour cause, la Cour Suprême qui se penchait hier, jeudi 6 juillet, sur son affaire suite à la demande de liberté provisoire déposée par ses avocats, a renvoyé sa décision sur le recours en cassation au 20 juillet prochain.

Selon un des avocats de l’Etat dans cette affaire, Me Baboucar Cissé, c’est pour « permettre à toutes les parties prenantes de pouvoir faire des observations ».

A en croire l’avocat, ce « renvoi est une bonne démarche parce que ça participe aussi au respect des droits de la défense, se rapportant aux demandeurs au pourvoi mais aussi à la partie civile qu’est l’Etat du Sénégal ». « Nous saluons cette décision et je pense que les avocats de demandeurs au pourvoi notamment de Khalifa Sall et autres se présenteront, le 20 juillet, pour faire leurs observations orales et l’Etat du Sénégal aussi sera présent », a fait savoir Me Baboucar Cissé.

Toutefois, il faut souligner que les avocats de Khalifa Sall ont boudé la salle avant même la fin de l’audience. Ils protestaient ainsi contre les trois requêtes examinées par la Cour suprême alors que « l’audience devait concerner uniquement celle de Khalifa Sall et non les deux autres introduites par ses co-inculpés ». « Nous avons quitté la salle d’audience parce que nous avons compris que nous n’avions pas notre place ici, que la Cour suprême était décidée à retenir cette affaire même en violant sa propre loi organique. Nous avons donc toujours dit que l’Etat avait un programme contre Khalifa Sall, que ce programme, il allait le mettre en œuvre », a indiqué Me Ciré Clédor Ly.

Et de poursuivre, « des requêtes ont été déposées distinctement. Trois dossiers devraient être sur la table de la Cour suprême. Alors, si une programmation est faite, elle devrait concerner les trois dossiers pour que tous les avocats puissent venir et défendre leurs dossiers devant la Cour Suprême. Il y a eu un affichage et un rôle qui a été envoyés à certains avocats et dans ce rôle, c’est Khalifa Sall, donc tous ses avocats se sont préparés. Il est vrai que je suis concerné dans toutes les trois procédures mais cela ne justifie pas que je puisse représenter des confrères qui, eux, ont participé à la rédaction de la requête et qui ont aussi des moyens à développer différemment que moi-même devant la Cour Suprême ».

Etalant encore sa colère, l’avocat du maire de Dakar dira : « nous avions compris dès le départ qu’il y avait un coup fourré parce ce que ce qui les intéresse aujourd’hui, c’est de juger Khalifa Sall avant les élections, d’utiliser tous les moyens pour avoir des prétextes pour l’empêcher de battre campagne et de jouir de ses droits politiques ». Ciré Clédor Ly qualifiera enfin l’audience « d’une plaisanterie de mauvais goût ».

Pour rappel, les avocats de Khalifa Sall avaient saisi la Cour suprême pour désavouer l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Dakar certifiant l’ordonnance de rejet de la mise en liberté provisoire pour le maire de Dakar. Ce dernier est en prison depuis le mois de mars dernier pour une « affaire liée à la caisse d’avance de sa mairie ».
Sud Quotidien

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