Lettre de Père Baye Mansour à son fils Sadio Mané

Mon cher fils.

Toi et moi, nous avons en commun d’appartenir à la race des «Albatros». Oui, nous sommes «Albatros», tel que le grand poète Charles Baudelaire nous décrit : cette race de grands seigneurs qui planent sur le «vulgus», c’est-à-dire le commun des mortels, et qui est en bute avec l’incompréhension de la meute hurlante dont l’angle de vue ne peut dépasser le niveau de leurs pieds rivés au sol par la pesanteur de leur inculture. Oui! Pendant que nous, nous planons dans les azurs éthérés, très au-dessus des contingences que vit la populace, la multitude engluée dans la grégarité intellectuelle fait du rase-mottes. Oui, mon fils. Ton cas me rappelle ma propre histoire. Sans me vanter, j’ai été un héros national par mes immenses talents en tant que Sénéf! Mais, parce qu’un jour j’ai raté un pénalty capital, on m’a traité de tous les noms d’oiseau. Moo takh, moi aussi, j’avais pris la résolution de ne plus jamais tirer de pénalty de ma vie. Mais j’ai continué à être ce buteur fabuleux, ce féroce prédateur des surfaces de réparation. Alors, mon fils, toute la Nation est derrière toi. Tout le peuple sénégalais est fier de toi. Tu es notre porte-étendard. Continue à ravir nos cœurs. Tes exploits sont autant de flamboyantes banderilles plantées comme des trophées sur le champ de notre fierté.

Sadio Mané mon fils, que la Divine Providence soit avec toi. L’Afrique t’ouvre les bras pour te hisser aux cimes de la gloire.

À toi de jouer mon fils! Fais-nous plaisir!

 

       Par Père Baye Mansour Diop

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