Les populations “doivent apprendre à vivre avec les fortes pluies”, selon un expert de l’Anacim

Les populations doivent apprendre à vivre avec les fortes pluies, parties pour s’intensifier dans les années à venir, a indiqué lundi à Thiès, Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM). 

‘’Il y a eu des inondations cette année et l’année dernière, du fait des changements climatiques. Selon les experts, les populations doivent s’attendre à recevoir chaque année des pluies de forte intensité’’, a-t-il dit en marge d’un atelier de trois jours ouvert à Thiès.

Les représentants de près d’une vingtaine de services météorologiques de pays africains suivent une formation sur un outil d’information climatique dédié à l’agriculture.

Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours ne sont pas spécifiques au Sénégal, a fait constater l’expert. Elles ont été observées au Tchad, Niger, France, Inde, avec des conséquences plus importantes.

Ces fortes pluies ne sont pas liées aux variations décennales cycliques, qui sont un phénomène naturel. Elles sont provoquées par le réchauffement climatique, dû à l’effet de serre, un ‘’phénomène anthropique’’, c’est-à-dire, causé par l’homme, a laissé entendre Ndiaye.

Il a insisté sur le fait que les changements climatiques se traduisaient par des ‘’phénomènes extrêmes’’, avec ‘’des pluies de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses’’, ‘’qui vont continuer, si l’on n’y prend garde’’, a-t-il prévenu.

‘’Il nous appartient d’adapter notre habitat à ce genre de pluie. C’est la solution’’, a-t-il préconisé, non sans annoncer qu’après les fortes précipitations de ces derniers jours, la situation devrait commencer à se stabiliser à partir de mardi.

Pour lui, en plus de l’adaptation de l’habitat et des canalisations à la nouvelle donne, il faudra surtout insister sur certains comportements, comme le fait de jeter des déchets dans les égouts.

Le gouvernement est ‘’en train de faire des efforts’’, mais de l’autre côté, il faut que populations adoptent des comportements qui ne sont de nature à provoquer des inondations.

L’autre aspect, a-t-il analysé, a trait aux habitations qui sont érigées sur les voies d’eau ou les zones inondables. Poussés par la cherté du loyer, ils sont nombreux à s’installer sur des points bas qu’ils essaient de remblayer.

‘’ C’est le cœur gros que nous faisons certaines prévisions, mais c’est ainsi que se présentent les choses, et il faut qu’on dise la vérité aux populations pour qu’elles se préparent en conséquence’’, a souligné Ousmane Ndiaye.

‘’Qu’il s’agisse de l’ANACIM, du plan d’organisation des secours (ORSEC), tout le monde joue sa partition, mais que la population joue aussi la sienne, pour limiter les dégâts’’.
Avec APS

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