Les Observations du Fmi sur la croissance politique et économique du Sénégal

La représentante résidente du Fonds monétaire international (FMI), à Dakar, Cemile Sancak a dans un entretien avec l’Observateur, fait des Observations sur la croissance politique et économique du Sénégal. Elle table celle-ci à près de 8,5% entre 2020 et 2024.

De l’avis de la représentante résidente du Fonds monétaire international (FMI), à Dakar, « pour que la majorité de la population ressente l’impact de la croissance économique, il faut une croissance inclusive tirée davantage par le secteur privé, surtout par les Petites et moyennes entreprises (PME). Leur développement pourrait conduire à la création d’emplois, et à l’augmentation des revenus. Il est important de mettre en œuvre les réformes dans le domaine des finances publiques afin d’améliorer la mobilisation des recettes, surtout en renforçant l’administration des recettes, et d’accroître l’efficience des dépenses d’investissement pour qu’il y ait assez de ressources pour répondre aux besoins d’investissements dans les infrastructures, et le capital humain. Et prendre en charge le financement des filets de sécurité sociale. Il est également important de mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour améliorer l’environnement des affaires afin de favoriser le développement du secteur privé, et notamment, les PME, qui jouent un rôle important au Sénégal. L’ICPE (Instrument de coordination de la politique économique) a pour objectif de soutenir les efforts déployés par le Sénégal pour consolider la stabilité macroéconomique et favoriser une croissance soutenue et inclusive tirée par le secteur privé. »

CEMILE SANCAK

« Il est aussi important pour le secteur privé d’avoir accès au financement »

Toutefois, le secteur privé ne cesse de se plaindre d’être désavantagé face à la concurrence étrangère. « Il est aussi important pour le secteur privé d’avoir accès au financement afin de pouvoir s’impliquer dans la mise en œuvre des grands projets. » Selon elle, le secteur privé sénégalais montre « des tendances très prometteuses notamment avec l’accroissement du nombre de start-ups, et d’entreprises innovantes. Toutefois, la plupart sont encore dans le secteur informel où la productivité est faible. Il sera donc important pour l’État de faciliter une transition du secteur informel vers le secteur formel, notamment à travers la simplification de la taxation des petites entreprises, de la dématérialisation des procédures de paiement des impôts, et d’enregistrement des entreprises. »

C’est un secret de polichinelle, « le diagnostic du système fiscal montre un trop faible nombre de contribuables et d’importateurs qui paient leurs impôts. Pour renverser cette situation, la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (SRMT) vise à élargir l’assiette fiscale, et douanière, en centralisant et exploitant des données et des renseignements sur des inconnus des services en charge des recettes ».

Pas de hausse des impôts en vue

A l’en croire, une hausse des impôts n’est pas en vue. Mais « les réformes insisteront sur l’expansion de l’assiette de l’impôt notamment en rapatriant progressivement le secteur informel dans le filet fiscal, et en rationnalisant les exonérations et leur application. Pour amener les contribuables à respecter leurs obligations fiscales, il est prioritaire notamment d’améliorer l’application des règles de perception de l’impôt, et les contrôles fiscaux, et de renforcer les contrôles, et procédures de douane. »

Quid de la hausse du coût de l’électricité ? « La hausse du prix de l’électricité n’est pas une recommandation du programme ICPE. La priorisation des dépenses relève du choix des autorités », dit-elle.

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