Les Etablissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal orientent les étudiants de l’Etat dans la rue

Le Cadre unitaire des organisations des Etablissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes) n’en peut plus.

Il a fait face à la presse, hier, pour exiger le paiement intégral des 16 milliards de francs Cfa que l’Etat lui doit suite à l’exécution des contrats de placement des étudiants orientés par ce dernier. Faute de quoi, aucun des étudiants ne sera admis désormais dans leurs instituts de formation.

L’Etat du Sénégal a intérêt à solder les 16 milliards de francs Cfa de dette s’il veut que ses 40 mille étudiants continuent de suivre les cours dans les établissements privés d’enseignement supérieur. En effet, le Cadre unitaire des organisations des Établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (Cudopes), qui dit ne peut plus fonctionner sans ces ressources, a décidé tout bonnement de renvoyer tous les étudiants jusqu’à ce que le gouvernement passe à la caisse.

Ces écoles privées regroupées autour du Cudopes ont fait, l’annonce, hier, en marge d’une conférence de presse. «Depuis quelque temps le sous-secteur de l’enseignement supérieur est en ébullition en raison du non-paiement des sommes dues par le gouvernement du Sénégal. Ce, suite à l’exécution des contrats de placement des étudiants orientés par l’Etat dans les Établissements privés d’enseignement supérieur (Epes)», fait constater Dr Jean Marie Latyre Sène, président de la Conférence des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cepes).

Selon ce dernier, après plusieurs initiatives pour recouvrer les factures dues au titre des prestations déjà exécutées, restées sans succès, les différentes organisations faîtières qui regroupent les Epes, ont décidé de fédérer leur force pour contraindre l’Etat à les payer. Dr Sène estime le montant dû aux Epes à 16 milliards 445 millions 599 mille 167 francs Cfa au titre des années 2016-2017 et 2017-2018.

Il trouve que ces arriérés sont en train de mettre, aujourd’hui, en péril les exploitations des Epes, surtout ceux qui accueillent de gros effectifs en Bts, licences comme en master. Pis ajoute-t-il, elles ont mis les instituts privés dans une situation d’endettement chronique en raison de l’accroissement des charges tout au long de l’année.

Il signale en outre que, jusqu’à ce jour, plusieurs actions ont été entreprises par chacune des organisations pour trouver des solutions, mais sans succès. «Face à la situation actuelle, le cadre unitaire envisage d’arrêter les cours des étudiants (BTS, Licence et Master) orientés par l’Etat du Sénégal à compter du samedi 06 octobre 2018, pour les établissements membres de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes). Et lundi 15 octobre 2018, pour les établissements membres de la Cepes et ceux de la Conférence des grandes écoles (Cge). Le cadre unitaire déclare qu’aucun étudiant orienté par l’Etat dans les Epes ne pourra reprendre les cours tant que toutes les factures ne sont pas apurées», lance-t-il.

Pour lui, c’est paradoxal. Au moment où l’Etat décaisse 5 milliards de francs Cfa pour payer les bourses de ces mêmes étudiants, il continue de traîner les pieds pour les 16 milliards de francs Cfa des Epes. Un constat qui l’amène à s’interroger si les bourses et les aides sont prioritaires face aux coûts de la formation. «Soit c’est une absence de volonté politique ou bien nous ne sommes pas une priorité pour l’Etat du Sénégal. Nous ne comprenons pas. Aujourd’hui, nous nous posons la question de savoir si les bourses et les aides sont plus importants que le coût de la formation des étudiants. Parce que chaque jour nous voyons des décaissements qui se font et que nous estimons qui ne sont pas prioritaires par rapport à l’avenir de ces étudiants. Le privé seulement représente la plus grande université après l’Ucad. Nous avons au moins 40 mille étudiants qui suivent des formations dans nos instituts», martèle-t-il.
Walf Quotidien

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