Les confessions d’un rescapé du Joola : « je perds la tête quand il y a coupure d’électricité »

Cheikh Niang est un des rescapés du naufrage Le Joola s’est confié au journal Le Quotidien qui a consacré un dossier spécial sur la tragédie du bateau Le Joola, 20 ans après le drame. C’était le 26 septembre 2002. Docker à l’époque dans le Joola, il se rappelle du choc qui aujourd’hui encore, perturbe ses nuits. «Un accident vraiment brusque, rapide et douloureux. Un accident qu’on ne pouvait vraiment pas imaginer. J’étais un membre du Gie Dann dolé. J’en étais même le président et j’ai travaillé là-bas pendant presque 10 ans. On débarquait le bateau et c’est nous-même qui embarquions les bagages. Ca s’est passé très vite. Parfois, pendant le voyage, le bateau faisait comme ça. Il s’inclinait, mais après cela, se redressait. Moi-même, je disais à un certain moment, que ce n’était pas grave. Il y avait des gens qui criaient, et je leur disais que le bateau s’inclinait parfois mais que ça allait passer. A ma grande surprise, ce jour-là, jusqu’à présent restera dans ma mémoire. J’ai vu les gens mourir comme ça, je ne pouvais rien faire. Les prières, je les entends jusqu’à présent comme si c’était hier. Jusqu’à présent, quand il y a coupure d’électricité, cela m’arrive même de perdre la tête. Cela m’est arrivé une fois lors du confinement à cause du coronavirus, lorsqu’on se couchait à partir de 20 heures ou 21 heures. Un jour, le courant était coupé et c’est comme si j’étais enterré. C’est un accident très, très, très douloureux. Le mois de septembre nous rappelle des choses vraiment tristes et douloureuses. C’est Dieu seul qui a voulu qu’on soit vivant mais ce n’est pas parce qu’on nous a sauvés. Le bateau s’est incliné vers 23 heures et jusqu’à l’aube à 7 heures, 8 heures, les chalutiers sont venus, c’est Dieu seul qui nous a sauvés. Sincèrement c’était un accident très douloureux. C‘est difficile même à raconter», témoigne Cheikh Niang.

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