Législatives du 31 juillet – l’opposition veut imposer une cohabitation au président Macky Sall

Les citoyens sénégalais vont élire dimanche leurs députés lors d’un scrutin ayant valeur de test avant la présidentielle de février 2024, écrit Le Monde.


Sept (7) millions d’électeurs sont appelés à renouveler leurs députés dimanche 31 juillet. Un scrutin que l’opposition veut mettre à profit pour imposer une cohabitation au président Macky Sall et freiner les velléités qu’elle lui prête de briguer un troisième mandat en 2024. Le chef de l’Etat, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, maintient le flou sur ses intentions. Mais il a promis de nommer un premier ministre (poste qu’il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021) au sein de la formation victorieuse des élections législatives.

Huit coalitions sont en lice, dont celles de la majorité et Yewwi Askan Wi (« libérer le peuple », en wolof), la principale alliance d’opposition, formée autour d’Ousmane Sonko, arrivé troisième de la présidentielle de 2019. Celle-ci a passé un accord avec la coalition Wallu Sénégal (« sauver le Sénégal »), dirigée par l’ex-président Abdoulaye Wade. La moins bien placée dans un département s’engage à soutenir l’autre avec pour objectifs d’« obtenir une majorité parlementaire » et d’« imposer une cohabitation gouvernementale ».

L’opposition veut aussi contraindre M. Sall à renoncer à toute velléité de candidature en 2024. « Si Macky Sall les perd (les législatives), il ne parlera plus de 3e mandat », a assuré M. Sonko.

Pour le pouvoir, les élections législatives font figure de test après les locales de mars, remportées par l’opposition dans de grandes villes du pays comme Dakar, Ziguinchor (sud) et Thiès (ouest).

« On peut considérer ces législatives comme le premier tour de la présidentielle de 2024 », affirme à l’AFP le chercheur et analyste politique Cheikh Guèye.

Le scrutin se déroule dans un contexte de hausse des prix, notamment à cause des conséquences de la guerre en Ukraine, des arguments utilisés par l’opposition contre le pouvoir qui met en avant les subventions des produits pétroliers et des denrées alimentaires ainsi que son programme de construction d’infrastructures.

La campagne électorale, de 21 jours, se termine vendredi soir. Des rassemblements géants et des caravanes bruyantes ont sillonné le pays généralement dans le calme, alors que la pré-campagne avait été marquée par de violentes manifestations qui avaient fait au moins trois morts.

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