Le Président Guinéen Alpha Condé contre toute intervention militaire en Gambie

En visite d’Etat en Turquie, le président de la République de Guinée, Alpha Condé, jusque-là silencieux sur la crise gambienne, s’est prononcé sur la situation.

‘’Il y a eu des élections, le président Yahya Jammeh a félicité le vainqueur. Entre-temps, il s’est passé deux choses. La première, la CENI qui avait dit que l’opposant a gagné plus de 60.000 voix de différence a dit que c’étaient finalement 19.000 voix. Qu’il y a des erreurs mais qui n’entachent pas la régularité [du scrutin]’’, campe le chef de l’Etat guinéen.

Et d’ajouter : ‘’Ce qui est grave, c’est qu’ils [le camp d’Adama Barrow] ont commencé à dire qu’ils vont envoyer Yahya Jammeh à la CPI, l’empêcher d’aller dans le village’’.

En lieu et place des menaces, Alpha Condé estime qu’il faut rassurer le président sortant, ‘’lui dire qu’on ne va pas le poursuivre, sa famille ou ses partisans’’. Il espère qu’une solution pacifique sera trouvée à la crise gambienne : ‘’Tout le monde sait que j’ai d’excellentes relations avec Yahya Jammeh. Il a dit dans Jeune Afrique qu’il n’a que deux amis : Mugabé et moi. Je ne crois pas que l’intervention militaire soit nécessaire si on peut l’éviter par le dialogue.

Quant à Yahya Jammeh, il reste serein malgré la pression de la Cedeao. ‘’Je ne partirai pas tant que la justice n’aura pas tranché, la Cedeao essaie de me pousser dehors, cela n’arrivera pas. Tant que la Cour n’aura pas rendu sa décision sur cette affaire, il n’y aura pas d’investiture le 19 janvier’’, a-t-il prévenu, mardi 20 décembre, dans des propos relayés par l’AFP.

Pour rappel, le président de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Marcel de Souza avait déclaré que le recours à la force militaire pour déloger Yahya Jammeh, qui refuse de quitter le pouvoir malgré sa défaite à la présidentielle du 1er décembre, n’était plus à exclure.

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