Le Premier Ministre lors de la Clôture de la CIEA : « l’émergence de l’Afrique peut encore prendre du temps »

C’est un aveu de taille de l’échec des politiques publiques des dirigeants africains. Le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a affirmé samedi lors de la clôture de la conférence internationale sur l’émergence que :  » si des changements profonds ne sont pas pris en compte par les États et le secteur privé l’émergence de l’Afrique peut encore prendre du temps ».

Selon le premier ministre, beaucoup de conférences sont tenues en Afrique, des recommandations sont faites mais le continent est toujours coincé et peine à avancer.

Selon Mahammed Boun Dionne, l’Afrique dépend trop de l’Extérieur. » Pour l’achat de télévisions, de téléphones, même de boutons, de clous et de cuillères, on est obligé d’aller voir ailleurs », s’est-il désolé. Les exportations constituent ainsi un frein pour le développement du contient africain. Et, à « ce rythme, l’émergence de l’Afrique peut prendre du temps » a-t-il dit.

Le chef du gouvernement sénégalais propose aux États africains et aux  secteurs privé de trouver une solution à ses facteurs bloquants car, environ 300 millions d’africains ont un pouvoir d’achat.

L’Afrique ne peut pas émerger sans une bonne santé de ses populations, une inclusion sociale, une gouvernance politique forte en passant par les sciences, la technologie et les innovations.

La troisième édition de la Conférence Internationale sur l’Émergence en Afrique, clôturée ce samedi au CICAD de Diamniadio, a fortement recommandé aux États africains de soutenir davantage le secteur privé. 

« Les objectifs sont clairement atteints au regard de la clarté des débats et des enseignements que nous laissent cette conférence », a fait observer le Premier ministre sénégalais. 
 
« Elle a permis d’échanger d’expériences, de partager de nouvelles idées et bonnes pratiques, afin de permettre au secteur de jouer pleinement son rôle de moteur de création de richesses et d’emplois », a déclaré, le Premier ministre dont les propos sont rapportés par l’APS.
 
M. Dionne a salué la contribution du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui, selon lui, « a indéniablement fait de cet évènement un véritable succès. Il a aussi fait part de sa gratitude à d’autres personnalités présentes notamment le président de la banque africaine de développement (BAD) et le vice-président de la Banque mondiale. 
 
Il a d’autre part, évoqué des contributions « inestimables » des partenaires techniques et financiers qui ont permis de véhiculer des stratégies et des idées « fortes » pour engager de façon irréversible, le continent africain sur la trajectoire de l’émergence. 
 
Revenant sur le thème, de la CIEA3 « Emergence, secteur privé et inclusion sociale », M. Dionne a mis en exergue le modèle sénégalais, notamment le Plan Sénégal émergent (PSE), le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme.
 
« Nous sommes partis d’une économie reposant sur le secteur primaire pour en faire une économie avancée, émergente, mais dans la durabilité », a-t-il fait valoir, en revisitant deux axes du PSE, le volet sanitaire et le capital humain. 
 
Il a aussi partagé les expériences du Sénégal en termes de réformes économiques, tout en invitant le secteur privé à jouer sa partition dans le développement de l’Afrique. 

     

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