Le Ministre de la justice Me Malick Sall à coeur ouvert face à Mamoudou Ibra Kane

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall était l’invité de l’émission Jury du dimanche (JJD) animée par le journaliste, Mamoudou Ibra Kane. Affaire de la famille Diack, faux billets, bradage du littoral, indépendance de la Justice, Malick Sall apporte des réponses aux question de notre confrère.

Le procès de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme Lamine Diack reprend ce lundi 15 juin. Pour cette deuxième semaine, le Sénégalais continue de faire face aux juges du tribunal correctionnel de Paris. Lundi matin, les audiences seront consacrées aux grands absents, comme son fils Papa Massata Diack, que le Sénégal refuse d’extrader. Les enquêteurs français pointent dans ce vaste dossier le manque de collaboration de la justice sénégalaise. Lamine Diack avait également évoqué en 2015, avant de se rétracter, un supposé financement russe de la campagne du président Macky Sall, à hauteur d’un million et demi de dollars. Le Garde des Sceaux, Malick Sall estime que «la justice du Sénégal a fait son devoir» dans le dossier des Diack.

Toujours dans cette affaire, Papa Massata Diack est inculpé au Sénégal. Son dossier est en instruction. Diack-fils, même s’il n’est pas à Paris où son père, Lamine Diack, est en train d’être jugé, dans le cadre du dossier de l’IAAF, est visé par deux procédures judiciaires par la justice sénégalaise. S’il en est ainsi, c’est parce qu’une commission rogatoire a été envoyée aux juges sénégalais par leurs homologues français. Toutefois, souligne Me Malick Sall, la loi sénégalaise ne permet pas de l’extrader en France pour son jugement. Mais, promet le ministre, la justice sénégalaise ira jusqu’au bout dans cette affaire.

Me Malick Sall, a promis que la justice sénégalaise ira jusqu’au bout dans ce dossier. « Ce que le juge français a demandé, le juge sénégalais l’a fait. L’enquête a été faite. Les rapports ont été transmis par les juges sénégalais aux juges français (…) Il peut être jugé à Paris par défaut. Mais, les juges sénégalais aussi feront leur travail », a-t-il déclaré.

Sur le même registre, Me Malick Sall rassure que l’Etat du Sénégal est en train d’apporter toute l’assistance nécessaire à Diack-Père par le canal de son consulat. « Je peux vous assurer que l’Etat du Sénégal a rempli ses devoirs vis-à-vis du citoyen Lamine Diack. Concrètement, le consulat du Sénégal a été mis en branle pour une assistance financière et morale », a révélé le ministre, dans le Jury du Dimanche.

Affaire faux billets, cas de Bougazelli, Luc Nicolaï : « indépendance de la justice Sénégalaise »

Me Malick Sall, a tranché le débat sur les dossiers de Seydina Fall alias Bougazelli et de Luc Nicolaï. Pour le premier nommé, Me Sall rassure qu’il n’a bénéficié d’aucune faveur. Arrêté depuis mi-novembre 2019 pour une affaire de trafic de faux billets, l’ancien député, membre du parti au pouvoir, Apr, a obtenu une liberté provisoire depuis une dizaine de jours. Mais, ce n’est pas une pression mise sur les magistrats qui l’a fait sortir de prison, selon Me Malick Sall. « Je peux vous assurer que ce n’est pas le cas. Objectivement, si Bougazelli avait une protection judiciaire ou celle politique, il ne serait pas en prison », a-t-il déclaré. Me Sall de révéler : « Bougazelli a présenté plus d’une vingtaine de demandes de liberté provisoire. Toutes les demandes avaient été rejetées avant qu’il n’obtienne cette liberté provisoire ».

Concernant Luc Nicolaï qui manifestait sa frustration estimant qu’il méritait autant que Bougazelli, une liberté provisoire, Me Malick Sall pense que le promoteur a fait un mauvais jugement de valeur. Selon lui, ce sont deux affaires complètement différentes. « Le dossier de Bougazelli est toujours en instruction. Luc Nicolaï a été condamné définitivement. Et je vous assure que Luc est en prison du fait de la partie civile qui a demandé la contrainte par corps. Aujourd’hui, s’il payait ses dommages et intérêts, demain il serait libre », renseigne le garde des Sceaux.

Devant le Jury du dimanche (JDD), Me Malick Sall note que les juges sont totalement indépendants du pouvoir politique. Parce que, a-t-il indiqué, ils ont toutes les garanties constitutionnelles. « Je vous assure qu’ils prennent cette garantie. Ils sont des juristes comme moi. Je n’ai pas besoin de leur demander de prendre des décisions », a déclaré Me Sall.

Idem pour le président Macky Sall qui ne connait même pas les magistrats pour leur demander des faveurs. « Depuis un an et quelques mois que je suis là, aucun juge ne peut dire que je l’ai appelé dans un dossier civil, commercial ou pénal pour lui dire : voilà ce que le pouvoir politique veut ou ce que le chef de l’Etat veut. Je vous l’assure, le président de la République ne peut pas mettre un visage sur 95% des magistrats. Il ne les connait pas », a-t-il juré.

Le Ministre annonce des poursuites sur le bradage du littoral

Les autorités judiciaires suivent de près la polémique sur le bradage du littoral. « La Dscos est en train d’agir. Des rapports seront déposés. S’il s’avère que des crimes ou des délits ont été commis, il y aura, nécessairement, des poursuites. D’ailleurs, ces poursuites, elles peuvent être initiées par des personnes physiques. Pas nécessairement l’Etat », a déclaré le ministre de la Justice.
Malick Sall révèle que le Gouvernement attend les rapports qu’il a commandités pour agir. « Si les enquêtes qui sont en cours permettent à l’Etat d’agir, soyez sûrs qu’il agira. L’Etat prendra toutes ses responsabilités. Le chef de l’Etat a fait une sortie en ce sens. Il a remis les choses à leur endroit. Pour une fois, vous avez vu comment il était en colère. Parce que, c’est une situation qui met en péril notre vie sociale. Le chef de l’Etat est totalement conscient de cela », indique Me Sall.


Avec Emedia

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