Le médiateur de la république Alioune Badara Cissé assène ses vérités et invite les autorités à arrêter les menaces

Le médiateur de la République Alioune Badara Cissé, demande au président de sortir de son silence pour s’adresser aux jeunes. Il invite les autorités de la république à arrêter les menaces. 

En conférence de presse ce dimanche 7 Mars, après la série de manifestations qui ont causé beaucoup de dégâts et de pertes en vies humaines dans le pays, le médiateur de la république Me Alioune Badara Cissé a exprimé son indignation face à la situation que traverse le pays dans un contexte de crise liée à la pandémie de Covid-19.

« Je ne reconnais plus mon pays, j’ai peur pour mon pays et pour ma jeunesse », a dit Me Alioune Badara Cissé.

Le médiateur de la république qui a pris son bâton de pèlerin pour désamorcer cette tension sociale, invite les autorités de la république à arrêter les menaces et les intimidations contre la jeunesse du pays qui estime t-il, a perdu d’espoir.

« J’ai vu une jeunesse sans espoir, une jeunesse qui ne sait plus à quel Saint se vouer. Il nous appartient maintenant à nous tous d’offrir à cette jeunesse l’opportunité qu’elle mérite. Il faut qu’on arrête d’avoir un Sénégal à deux vitesses, un Sénégal des riches et un Sénégal des pauvres. Cela est inadmissible. Il faut arrêter de terroriser les jeunes, arrêter de les menacer, cela ne passera pas, car nous devons les écouter », a encore prévenu le médiateur de la république.

 

Selon lui, ceux qui ont déferlé dans les rues du pays, c’est «une jeunesse sans espoir». «Une jeunesse sans envie. Une jeunesse déboussolée. Une jeunesse qui ne sait plus à quel saint se vouer. Une jeunesse qui traverse les océans sans bouée de sauvetage. Une jeunesse qui sert d’aliment aux poissons en haute mer. C’est une jeunesse intrépide, néanmoins, qui aime travailler, mais qui n’a pas d’opportunité.

«C’est notre devoir, à nous tous, de lui donner le talent dont il a besoin pour servir le pays à tous les niveaux. Je le dis et je le répète souvent : il n’y a aucune différence entre eux et nous. Sauf un nombre d’années plus important à l’état civil, un ventre protubérant – je me suis rasé ce matin – des cheveux gris. Sinon, nous avons la même formation, la même initiative, la même envie de voir notre pays figurer parmi les meilleurs au monde», souligne Me Alioune Badara Cissé.

Poursuivant, il ajoute, «cette jeunesse nous parle. Nous devons marquer une pause pour l’écouter et l’entendre. Arrêtez de les menacer, de les terroriser. Ça ne passe pas ! Ce n’est pas par le bout de la baïonnette qu’on va vous obliger à taire vos devoirs et à rester chez vous. Cela fait un an qu’on est chez nous. S’il vous plaît, jeunesse de mon pays, n’écoutez ni les uns ni les autres».

Le médiateur a ainsi plaidé pour plus d’équité sociale dans un Sénégal où la fracture est profonde. «Je l’ai crié urbi et orbi. Je l’ai crié dans le Ferlo, à Khossanto, dans le Djiridji. Il faut que l’on arrête d’avoir un Sénégal à deux vitesses : un Sénégalais à part entière et un Sénégalais entièrement à part. Ce n’est pas tenable !», assène Alioune Badara Cissé, à l’endroit des tenants du pouvoir.

Cependant, Me Alioune Badara Cissé invite les jeunes au calme et à la sérénité. Il les appelle à cesser les pillages des biens publics et privés du pays.

Abc vient ainsi ajouter sa voix aux appels de la part de l’ONU ou des organisations africaines à toutes les parties pour chercher les voies d’une désescalade. Le Sénégal, réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, va au-devant d’une nouvelle semaine à risques après avoir connu ses troubles les plus graves depuis des années. Selon l’Afp (Agence France Presse), un collégien a été tué samedi lors de manifestations à Diaobé (sud), portant à au moins cinq le nombre de morts.

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