Le FMI sur l’endettement du pays : «Le Sénégal doit continuer de gérer sa dette avec prudence… et vigilance»
«Le Sénégal doit continuer de gérer sa dette avec prudence, notamment en faisant preuve de vigilance à l’égard de la dette non concessionnelle», a encore alerté le Fmi, à l’issue de la 5e revue des résultats économiques enregistrés par le Sénégal dans le cadre du programme de réformes macroéconomiques appuyé par l’Ispe.
Le Fonds monétaire international (Fmi) rouvre le débat sur le niveau de l’endettement du Sénégal. A l’issue de la 5e revue des résultats économiques enregistrés par le Sénégal dans le cadre du programme de réformes macroéconomique appuyé par l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), le conseil d’administration de l’institution de Bretton woods a encore mis un accent particulier, sur la gestion de la dette. Au moment où l’argentier de l’Etat sénégalais n’en voulait plus parler.
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Lors de son premier passage à l’Assemblée nationale, pour les besoins de l’examen du budget 2018 du Sénégal, Amadou Ba avait dit aux députés, notamment ceux de l’opposition, qui l’avaient interpellé sur le rythme de progression de la dette qu’ils jugent «trop rapide» :«De grâce, arrêtons ce débat sur la dette !» Avant d’expliquer : «Le Sénégal est un pays particulier où en fonction du climat, on est spécialiste de tout, on parle de tout. Et malheureusement, souvent on parle de choses qu’on ignore. Il n’y pas un Etat qui ne s’endette pas.
L’évaluation commence quand on parle de surendettement.» Mais note le Fmi dans un communiqué, «alors que le Sénégal reste un pays à faible risque de surendettement, les indicateurs d’endettement se sont récemment dégradés, ce qui nécessite de grands progrès en matière de réformes fiscales et structurelles. Le Sénégal doit continuer à gérer sa dette avec prudence, notamment en faisant preuve de vigilance à l’égard de la dette non concessionnelle».
Pour 2018, le rapport de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, lu par le député Djimo Souaré, avait fait état d’un encourt de la dette publique totale qui est passée de 4 597,7 milliards de francs Cfa en 2015 à 5 312,1 milliards de francs Cfa en fin décembre, soit un accroissement 15,5% et un ratio par rapport au Produit intérieur brut (Pib) de 46,5%.
Ainsi recommande le Fmi, «le principal enjeu macroéconomique du Sénégal à court terme, sera de créer l’espace budgétaire nécessaire d’une part à l’investissement en infrastructures pour faciliter le développement du secteur privé et, d’autre part, aux dépenses sociales, sans compromettre la viabilité de la dette. Pour y parvenir, les autorités devront limiter les besoins de financement pour les opérations du Trésor en réformant le Groupe La Poste, la caisse de retraite de la fonction publique et les comptes de dépôt.
A moyen terme et à la suite du changement de l’année de base du Pib, il sera important d’accroître les recettes fiscales afin de continuer à supporter le Pse et d’être en conformité avec les critères de convergence de l’Uemoa, ce qui devra passer par des réformes en matière de fiscalité et d’administration des recettes».
- LeQuotidien