L’âge du mariage fixé à 16 ans dérange la Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfant
La Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfant (Conafe) a rencontré, hier, les parlementaires pour partager les observations finales du Comité des droits de l’enfant de Genève. Son président rappelle que les propositions de loi sont faites aux parlementaires.
Par conséquent, estime François Raoul Latouff, l’influence des députés par rapport à la prise de décision est importante pour les politiques publiques et les programmes définis par l’Etat du Sénégal. “Nous attendons la mise en application des observations finales qui ont été faites à l’Etat du Sénégal’’, a dit M. Latouff dont les propos sont rapportés par EnQuete. Entre autres observations, il a cité le code de l’enfant, toujours en attente. “Lors de la dernière réunion que nous avons eue avec le Conseil consultatif national des Droits de l’homme, on nous a promis que d’ici le mois de novembre 2018, nous aurons le code de l’enfant du Sénégal. C’est la promesse de l’Etat’’, a-t-il rapporté.
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La deuxième préoccupation de la Conafe est l’âge du mariage de l’enfant. Parce que le droit positif sénégalais permet à un enfant de moins de 18 ans de se marier. “Le Code de la famille dit qu’une fille peut se marier à partir de 16 ans. Or, on sait que le pays a ratifié les différentes conventions, que ce soit celle du Droit de l’enfant des Nations Unies ou la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant qui définissent celui-ci comme un être humain âgé de 0 à 18 ans. Il faut que l’Etat se conforme aux conventions ratifiées au plan international’’, a plaidé M. Latouff. Si l’âge du mariage (16 ans) fixé par le Code de la famille dérange le président de la Conafe, ce n’est pas le cas pour le député Samba Ndiaye. Il n’est pas du tout d’accord sur ce point.
A son avis, à partir de 16 ans, la femme qui trouve un homme peut se marier. “Pourquoi doit-on fixer l’âge du mariage de la fille à 18 ans ? On n’est pas d’accord. C’est notre seul point de divergence. Mais cela ne nous empêche pas de travailler ensemble’’, a précisé le parlementaire.
D’après lui, le député n’a que deux sources pour travailler. La première, ce sont des lois qui leurs sont présentées par le gouvernement ; la seconde, c’est les préoccupations des populations. “Le problème de l’enfance concerne toute la société. Il est normal que les députés portent ce projet pour aboutir à l’éradication de certaines pratiques comme la mendicité et l’excision’’, a-t-il dit.
Par ailleurs, M. François Raoul Latouff a soutenu que quand l’Etat prend des engagements, il doit faire des efforts. C’est pour cette raison qu’en tant qu’organisations de la société civile, elles essaient de pousser l’autorité au respect des engagements pris. “C’est important pour la crédibilité du pays, parce que nous pensons que les députés sont assez influents dans la prise de décision. S’ils sont engagés à se battre sur la question de l’enfance, nous pensons que nous parviendrons à tout régler. Les organes de traités n’ont pas un certain pouvoir sur les Etats. Parce que ceux-ci sont autonomes à ce niveau. Nous avons bon espoir que l’Etat va respecter ses engagements’’.