L’activiste Karim Xrum Xakh, avocat des licenciés

Le Rassemblement des travailleurs du Sénégal (Rts) vient d’être porté sur les fonts baptismaux. Regroupant plus de 3000 travailleurs licenciés abusivement, disent-ils, par le nouveau régime, ce collectif rejette le motif économique évoqué pour tenter de justifier ces licenciements alors qu’il y a des recrutements qui sont faits au profit des militants du parti au pouvoir.

Présent à cette rencontre, l’activiste Karim Xrum Xakh, qui s’est beaucoup battu pour que ce régime soit en place, relève que le combat qu’il menait était mû par une volonté de changement qu’il dit être en total déphasage avec ces licenciements notés ces derniers temps et dont font l’objet certains employés. «J’ai participé au combat avec les cadres, des fonctionnaires, les Fadilou Keïta. Nous avions été emprisonnés à Rebeuss, mais je n’ai jamais entendu quelqu’un dire que son salaire a fait l’objet de rétention. Je pensais que vous étiez mieux que Macky Sall, mais si aujourd’hui vous venez pour prouver le contraire en faisant subir de mauvais traitements à des dignes fils du Sénégal qui ont leur Cdi, en les mettant au chômage, je vous supplie de ne pas prolonger la honte qui me saisit.» Il poursuit : «Je demande à Diomaye Faye et Ousmane Sonko de faire en sorte que cette honte ne se prolonge pas. Quand vous mettez au chômage un père qui quitte très loin chez lui pour venir travailler à Dakar et qu’il n’arrive plus à payer la scolarité de ses enfants, vous sacrifiez la future génération. Ces pères de famille sont licenciés parce qu’ils sont de l’Apr ou d’un autre parti. Dans quel Sénégal nous sommes ?» Il invite «tous ceux qui sont licenciés abusivement à un grand rassemblement le 1er mai, Fête du travail, pour dénoncer le traitement qui leur est réservé par les nouveaux occupants du pouvoir».


Depuis le début, les combats ont été menés au niveau des instances habilitées. «Sur le plan judiciaire, beaucoup de ces travailleurs ont déjà gagné leur audience à l’Inspection du travail et l’action judiciaire suit son cours au niveau des tribunaux. Nous interpellons l’Etat du Sénégal pour qu’il mette fin à ces violations flagrantes et éhontées, afin de restaurer la dignité de ces pères de famille. Dans d’autres pays, l’Etat se glorifie du plein emploi et de la réduction du taux de chômage, ici c’est le contraire. C’est l’Etat qui montre la voie au privé en mettant des milliers de pères de famille au chômage», se désole Boubacar Fall, le coordonnateur du Rts. Ce dernier informe que des marches sont prévues pour dénoncer ces «licenciements abusifs».

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