La « problématique de la sécurité dans le Sahel incombe aux africains », selon le député burkinabè Maxime Koné

Le parlementaire et président de la commission des lois à l’Assemblée Nationale du Burkina Faso, Maxime Koné a déclaré mercredi, à Dakar que la solution de la problématique de la sécurité dans le Sahel incombe les africains et non des étrangers. Il a fait cette annonce lors de la tenue de la 18e édition des matinales géopolitiques du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS). Cette présente est organisée en partenariat avec l’Institut Africain Géopolitique (IAGEO).

Ce n’est pas depuis la France à Pau que le problème du Sahel va trouver des solutions à l’insécurité grandissante dans la zone, en terre africaine. Du moins, c’est un avis que partage, le député burkinabè, Maxime Koné. Pour lui, c’est aux africains de résoudre leurs propres équations sur leur continent et non des européens encore moins des américains ou des asiatiques. « L’Afrique aux africains ».

Regroupant des universitaires, des chercheurs réfléchissant sur des questions géopolitiques, le Centre d’Etudes diplomatiques et stratégiques CEDS a jugé important de revenir sur le sommet de Pau (France), tenu le 13 janvier 2020. Le président français Emmanuel Macron avait convoqué les Chefs d’Etat du G5 Sahel pour évoquer la présence des forces militaires françaises dans cette zone et qui interpelle à plus d’un titre les africains. C’est ce qui explique le choix du thème de cette 18eme édition des matinales géopolitiques : « le sommet de Pau, peut-il constituer pour le G5 Sahel, une rupture ou une alternative pour la paix et la sécurité régionale ?».

Maxime Koné - Député au Burkina Faso

Un choix, jugé pertinent par les organisateurs car malgré tous les moyens mobilisés dans cette zone que ce soit par le G5 Sahel, la Minusma, l’armée française, les armées nationales la situation sécuritaire est toujours dramatique. Pour le député burkinabè, il est tout à fait normal de poser le débat de voir la part de responsabilité des africains pour repartir sur de nouvelles perspectives. « La problématique de la sécurité des pays sahéliens incombe d’abord aux dirigeants et au peuple africain. Historiquement, aucun pays dans ce monde n’a a été libéré par un autre peuple. Nous devons nous [affirmer], certes l’apport extérieur peut être un plus mais la perspective c’est de nous qu’elle devra venir », a-t-il en substance.

Et d’ajouter qu’au Burkina Faso : « nous avons lancé les volontaires de la patrie où des jeunes sont recrutés au niveau local pour faire face à la menace terroriste. Il faut une pensée stratégique africaine fondée sur nos valeurs culturelles ».

Babacar Socrate Diallo, Directeur Général du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Dakar, soutient que le moment est venu pour que les africains puissent avoir une nouvelle gouvernance qui va prendre en charge l’ensemble des besoins des populations. « Les africains doivent compter sur leur propre force pour lutter contre l’insécurité », dit-il. Cependant, il souligne que le sommet de Pau peut être considérer comme un moment de remobilisation et de revitalisation de l’ensemble des acteurs pour la recherche de la paix et de la sécurité.

   Abdoul BABA

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