Le Président Français, Emmanuel Macron était au Sénégal pour une visite officielle de trois jours. C’était dans le cadre de la troisième édition du « Partenariat mondial pour l’éducation » (PME), présidée par les chefs d’Etat Macky Sall et Emmanuel Macron. Le Président français était donc en terrain conquis tant les entreprises bleu-blanc-rouge y font la pluie et le beau temps. Et dans les secteurs les plus rentables.
Eiffage en roue libre
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De 2000 à nos jours, le gouvernement français a engagé au Sénégal quelque 1,5 milliard d’euros (environ 982 milliards de francs Cfa) dans divers projets tels que le Train express régional (65 milliards de francs Cfa), l’usine de Keur Momar Sarr III (60,9 milliards), pour ne citer que les plus récents. Cependant, autant la France sait se montrer généreuse autant elle sait tirer profit de ses partenariats avec les États auxquels ses appuis financiers sont orientés. Au Sénégal, les entreprises françaises ont réussi à capter de juteux marchés.
D’abord, le pays d’Emmanuel Macron vend beaucoup plus qu’il n’achète à celui de Macky Sall. En 2016 par exemple, les échanges entre les deux pays s’élevaient à 547 milliards de francs Cfa dont 448 milliards au profit de la France.
Ensuite, il y a les entreprises françaises. Plus d’une centaine d’entre elles sont implantées au Sénégal où, selon le Quai d’Orsay, elles ont créé environ 12 000 emplois. Du secteur bancaire (Sgbs) à celui des Transports maritimes (Bolloré) en passant par le Btp (Eiffage) ou les télécommunications (France Telecoms), le Made in France est omniprésent dans l’économie sénégalaise.
Dans les Btp, Eiffage est incontestablement l’entreprise française qui fait le plus parler d’elle. Ce, pour les contrats publics qu’il ne cesse d’empiler, notamment celui de l’autoroute à péage et ses nombreux avenants. Ce qui a participé à irriter les nationaux. Mais, l’autoroute à péage est loin d’assouvir les appétits français. Au contraire, l’Hexagone s’est en plus taillé la part du lion dans le faramineux projet du TER.
Le TER chante la Marseillaise
Là, les entreprises françaises se sont partagées les parties essentielles de ce projet que les autorités ont évalué à 560 milliards de francs Cfa. Eiffage (dans le cadre de son consortium) a décroché le contrat de construction des voies ferrées (245 milliards de francs Cfa), Engie et Thalès s’occupent de la conception-réalisation des infrastructures et systèmes (148 milliards) et Alstom livre les 15 trains (147 milliards). Au total, la France a capté 540 milliards du coût du projet.
Les entreprises françaises au Sénégal, c’est aussi Le Groupe Total, leader dans la distribution de carburant au Sénégal avec plus de 140 stations. Le Groupe a, cependant, fait parler de lui, avec l’obtention de son contrat d’exploration pétrolière acquis dans des conditions non encore clarifiées.
Ledit contrat avait été signé lors de la visite d’État du Président Macky Sall en France au mois de décembre 2016. Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, ledit contrat n’a pas été publié.
« Rendez-vous du donner et du… récupérer »
Dans les mines, Sococim, la filiale de Vicat, est leader dans le ciment. Eramet, de son côté, est détenteur des 50% de la mine de zircon de Diogo.
Sur le plan bancaire, les filiales de deux banques françaises font partie des établissements les plus florissants et les plus importants de la place. Il s’agit de la Sgbs et de la Bicis, respectivement, filiales de la Société Générale et de Bnp Paribas.
Dans les assurances, Axa s’est aussi installée alors que dans le commerce, Auchan et Casino étalent leurs tentacules aux côtés d’Air France et de Corsair, pour parler des Transports aériens.
La concession du terminal roulier du Port de Dakar, accordée à Bolloré, celle du secteur de l’eau à Bouygues, qui a cédé ses parts à Axa; l’attribution du terminal vraquier à Necotrans, du futur Club Méditerranée sur la Petite Côte et au Cap Skiring sont autant de preuves qu’au Sénégal, la France joue à domicile.
Au début de son magistère, c’est vers la France que le Président Macky Sall s’était tourné, quand les caisses de l’État étaient « vides ». Le 18 avril 2012, il s’était envolé vers l’Elysée où il a décroché une aide budgétaire de 85 milliards de francs Cfa. Mais, il n’y est pas sorti sans avoir signé des accords militaires avec la France. Cet épisode, est très révélateur de la nature des rapports entre les deux pays que d’aucuns résument en une phrase : « La France reprend très souvent de la main gauche ce qu’elle donne au Sénégal de la main droite« .
Avec Seneweb