La Cour suprême suspend le con­cours direct d’entrée à l’Ena

Le concours direct de l’Éna suspendu. Les épreuves étaient prévues demain pour le Cycle A. Le juge des référés de la Cour suprême a suspendu le concours direct d’entrée des cycles A et B à l’Ena. Alors que les épreuves d’amission sont prévues demain pour le niveau A. Elle a été saisie par des candidats-fonctionnaires, qui n’ont pas voulu faire le «professionnel» et exclus des listes au dernier moment. Ces pratiques font partie des réalités du concours de l’Ena.


La Cour suprême a suspendu le con­cours direct d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena). Or, les épreuves d’admission pour le cycle A sont prévues demain et cycle B le 3 octobre prochain. Le Juge de référé administratif a pris cette décision hier, après avoir été saisi par des fonctionnaires, qui estiment être lésés par le déroulement du concours. Et les deux cycles sont concernés. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Une dizaine d’agents de l’Etat avaient décidé de tenter d’entrer à l’Ena via le concours direct pour le cycle A. Alors qu’ils ont la possibilité de faire le professionnel. Evidemment, leurs noms figuraient sur la première liste des candidats autorisés à concourir publiée le 6 août 2021. Mais, une seconde liste sera à nouveau affichée par le Secrétariat général du gouvernement qui organise l’entrée à l’Ena depuis la suppression de la Primature. C’était le 21 août. Mais, elle sera expurgée des noms de tous les fonctionnaires, qui ont opté pour le concours direct. Alors que les tests psychotechniques étaient prévus le 29 août.

Cette décision, qui est une première, a pris de haut ces candidats, qui ont un recours en annulation. La dizaine de fonctionnaires, qui avaient aussi opté pour le cycle B, s’est retrouvée aussi dans la même situation. Autorisés à concourir une première fois, ils verront leurs noms être effacés de la deuxième liste qui arrête les noms des candidats retenus publiée le 20 août. La date des tests psychotechniques était fixée le 22 août. Eux aussi ont saisi le juge des référés administratifs au niveau de la Cour suprême. Et sa décision tombée hier est sans appel : il a ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté du Secrétariat général du gouvernement fixant la liste des candidats autorisés à se présenter au concours direct d’entrée aux cycles A et B de l’Ena.
Autant cette suspension de ce concours à moins de 48 h des épreuves d’admission est inédite, autant la décision des autorités de gommer des listes des fonctionnaires est aussi historique. Car, de nombreux fonctionnaires ont toujours concouru via le concours direct pour maximiser sans doute leurs chances (63 postes réservés pour le concours direct, 26 pour les professionnels pour le Cycle A et 125 postes pour le concours direct contre 55 pour les professionnels pour le Cycle B) car le quota réservé aux professionnels est très faible. Il est aussi vieux que l’Ena. Après chaque concours, les autorités sont malheureuses de constater que la plupart des admis sont des agents de l’Etat. Cette fois-ci, elles ont décidé de gommer des listes les salariés publics, qui n’ont pas voulu oser faire le concours professionnel.

Selon certains interlocuteurs, ces pratiques perturbent les politiques de planification au niveau des recrutements et privent certains étudiants de la possibilité de réussir à ce concours extrêmement sélectif.

Pour certains, la compétition est «biaisée» avec la participation de «candidats qui connaissent déjà les arcanes de l’Adminis­tration». «Ces fonctionnaires, qui tentent le cycle direct, ont déjà un plan de carrière bien établi même s’ils échouent au concours professionnel. Ils sont déjà de la hiérarchie A. Si l’Etat dit qu’il a besoin de 20 administrateurs civils pour le concours direct, il ne veut pas avoir des fonctionnaires dans cette liste. Les gens ont voulu arrêter cela, mais le juge a dit niet», regrette un interlocuteur.

 

Source Par Bocar SAKHO - LeQuotidien
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