Jour de vérité finale pour Khalifa Sall

L’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar connaitra un dénouement judiciaire définitif, aujourd’hui. La Cour suprême va devoir se prononcer sur le pourvoi en cassation formulé par Khalifa Ababacar Sall. La plus haute instance du pouvoir Judiciaire sénégalais aura la lourde tâche entre deux possibilités : confirmer la peine de 5 ans de prison infligée à Khalifa Sall par le tribunal correctionnel de Dakar en mars 2018, confirmée par la Cour d’appel six mois plus tard, en août. Ou, a contrario, elle va devoir casser cette décision et libérer l’ancien maire de Dakar. C’est en mars dernier que le juge du tribunal correctionnel, Malick Lamotte, a condamné Khalifa Ababacar Sall à cette peine pour faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans les documents administratifs et escroquerie portant sur des deniers publics. Le maire de la ville de Dakar était poursuivi pour ‘‘faux et usage de faux sur des documents administratifs’’, ‘‘association de malfaiteurs’’, ‘‘escroquerie portant sur les deniers publics’’, ‘‘détournement de deniers publics’’ et ‘‘blanchiment de capitaux’’ dans sa gestion de la régie d’avance de la mairie de Dakar. Six mois plus tard, en août 2018, Khalifa Sall perd en appel. Un verdict qui, en outre, l’oblige, avec ses trois autres co-accusés (Fatou Traoré, Mbaye Touré et Yaya Bodian) à payer solidairement la somme de 1,8 milliard de francs Cfa à l’État du Sénégal – dont la constitution de partie civile a été déclarée recevable. L’édile de la capitale se pourvoit alors en cassation et attend le résultat ce matin. Alors que l’affaire est toujours pendante, le maire a été révoqué de ses fonctions de maire le vendredi 31 août 2018 et remplacé par Soham el Wardini. Problème ! Khalifa Sall est un candidat déclaré à la présidentielle. Il est à la tête de la coalition politique Taxawou Senegaal ak Khalifa Ababacar Sall. Ayant déposé, lundi dernier, son dossier de candidature pour la pré- sidentielle du 24 février 2019, ses partisans font fi de cette procédure. L’un de ses mandataires et proche collaborateur, Babacar Thioye Ba, avait alors exclu toute idée d’une non-participation de Khalifa Sall au prochain scrutin. ‘‘Ce qui se passe dans la justice ne nous intéresse pas. Ce qui se passe dans l’agenda politico-judiciaire de Macky Sall et de ses juges ne nous intéresse pas. Le nôtre est conforme aux dispositions du Code électoral, à l’ambition que nous avons pour ce pays. Le reste, c’est de la diversion’’, avait-il déclaré avant d’en appeler à la responsabilité de tous.

 

□  EnQuête

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