« Je ne bois pas de sang » : les graves révélations du lutteur Bébé Saloum

« Si mon fils me dit qu’il veut devenir lutteur, je le flinguerai. » On peut facilement s’imaginer que cette phrase est sortie de la bouche d’une personne radicalement opposée à la lutte. Mais, il est vrai que l’apparence est trompeuse. Même l’apparence d’une telle phrase. C’est Bébé Saloum qui l’a dite : un lutter connu du monde de la lutte sénégalaise. Et pour causes ?

Le pensionnaire de l’écurie Djimbori de développer son idée. Selon lui, si on devait juger la lutte sénégalaise sur dix points, tous les neuf sont foncièrement négatifs. Encore que la positivité du dixième point reste improbable. Bébé Saloum précise que les lutteurs ne vivent que de sacrifices. « Je ne bois pas de sang ! », a-t-il lancé d’un ton ferme, face à Malick Thiandoum sur le plateau de Itv dédié à la lutte. La lutte « traditionnelle », ce sport qui est plus une affaire de business que d’athlétisme, raison pour laquelle les champions sont prêts à tout, pour la victoire. Argent oblige. Et il est vrai, les cachets sont énormes.

Bébé Saloum n’est pas d’ailleurs le seul à avoir évoqué ces sacrifices qui assombrissent l’univers de la lutte. Les arènes sont remplies d’individus assoiffés de victoire, de gloire, de notoriété, ces trois sœurs attirant les contrats qui valent des millions.  Avant lui, il y a entre autres eu des lanceurs d’alertes tels que Baye Mandione, Khadim Ndiaye, pour ne citer que ceux-là. Dans les témoignages de lutteurs, par exemple, revient cette scène d’un champion qui passe au moins une nuit…dans les cimetières.

Bébé Saloum est décidément sur les nerfs, parce qu’il n’a pas dénoncé que cet aspect obscur de la lutte. Il a déversé sa bile sur les promotteurs. Qui n’aident pas toujours les lutteurs. Autant de paramètres qui ont fait dire le lutteur qu’importe ce qui adviendra, il ne fera pas plus de quatre ans dans la lutte à compter de cette année. Andonner ! Est-ce alors étonnant, au vu de tout cela, qu’il déclare : « Si mon fils me dit qu’il veut devenir lutteur, je le flinguerai. » Fils qu’il a préféré envoyer dans un Daara, à Touba.

MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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