« Jakartaman » assassiné et brûlé : Les coulisses de l’arrestation de son meurtrier en plein sommeil

L’arrestation de l’assassin présumé de Moustapha Dimé, un jeune Jakartaman de 18 ans, est digne d’un véritable film policier. Voici comment les éléments du commissariat urbain de Tivaouane ont réussi à résoudre cette affaire sordide.
Déférés au parquet du tribunal de Thiès le mercredi 19 juin, M. Sy et E. Dione ont été immédiatement placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction en charge de leur dossier. M. Sy a avoué avoir tué son ami Moustapha Dimé dont le corps a été retrouvé calciné dans un champ à Mbodjène. Il est inculpé pour association de malfaiteurs, assassinat avec actes de barbarie et blanchiment de capitaux. E. Dione est poursuivi pour association de malfaiteur, en plus de la détention de chanvre indien et de recel. Ce tôlier établi à Nguékhokh a reconnu avoir acheté la moto de la victime. Lors de son arrestation, il était en possession de chanvre indien.
Une troisième personne, W. Dione, a également été interpellée dans le cadre de la même enquête. Cependant, il a bénéficié d’une liberté provisoire en raison de son implication jugée minime par le juge : il avait racheté la moto de Dimé auprès de E. Dione.
33 appels fatidiques
Tout a commencé lorsque des femmes ramassant du bois de chauffe ont découvert le corps calciné de Moustapha Dimé dans un champ à Mbodjène. Alerté, le commissaire Ibrahima Diouf a immédiatement mobilisé ses collègues de la police scientifique. Sur les lieux du crime, ils ont relevé des indices cruciaux : traces de lutte, un téléphone portable, un casque de moto, un pull-over et des chaussures.
En examinant le téléphone de la victime, les enquêteurs ont découvert 33 appels provenant d’un même numéro entre 16 heures et minuit le jour du drame. Ce numéro appartenait à M. Sy, désigné suspect numéro 1.
Technologie et arrestation
Grâce à un logiciel de la police, les enquêteurs ont rapidement identifié et localisé M. Sy. Ce dernier était déjà recherché pour une série de viols à Mbodjène. Le bornage de son téléphone a montré qu’il était avec la victime à différents moments de la journée, y compris sur les lieux du crime.
M. Sy a finalement été localisé dans une maison à Thiès, dans le quartier Kawsara. Le commando chargé de son arrestation l’a trouvé endormi dans la chambre d’un ami. L’arrestation s’est déroulée sans difficulté : les enquêteurs lui ont passé les menottes et l’ont conduit au commissariat de Tivaouane.
Aveux et vente de la moto
Interrogé, M. Sy a avoué le meurtre, expliquant qu’il avait tué et brûlé son ami après une bagarre. Il a ensuite volé la moto de la victime et l’a vendue à E. Dione pour 200 000 francs CFA. E. Dione a confirmé cette transaction mais a précisé avoir revendu la moto pour 150 000 francs CFA à W. Diop.
Diop, qui a bénéficié d’une liberté provisoire, attend la suite de son dossier. M. Sy et E. Dione restent en détention à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès en attendant leur procès.

Source: Les Echos et l’Obs. 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.