Idrissa Seck, un homme « très nuancé » perdu entre trois décrets

Idrissa, c’est un baobab! Un baobab en chair n’a pas peur des langues et de leur vent violent. Bien enraciné dans le terrain « Seck » du champ politique sénégalais, Idrissa y est devenu symbole, malgré plusieurs saisons sèches. C’est dire que Monsieur a les racines profondément enfouies dans ce champ qu’il maitrise si bien. Et, il est vrai, ceci à lui reconnaitre : Idrissa Seck est entré dans la légende, il est devenu une icône (dans le sens positif ou négatif, c’est selon) incontournable de l’histoire politique sénégalaise.


Aimé ou haï, applaudi ou décrié…peu importe. Il fait l’actualité à chaque sortie. Il fait politique. Il est politique. Il fait partie de ceux qui font la Politique. Il la fait en tant qu’activité. Il la fait en tant qu’activité à nourrir. Si Idy fait autant parler en effet, c’est qu’il est un personnage intéressant, un bon client, comme dirait un journaliste.


Décret ! Tel est le mot qui est désormais d’actualité de celui qu’on surnomme Ndaamal Kayoor. Le Sieur avait déclaré à plusieurs occasions ne plus vouloir un poste, pour ce qui lui reste comme carrière en tant que politicien, qui lui vienne d’un décret. Surtout pas émanant d’un certain Macky Sall, contre qui il s’est farouchement opposé à l’élection présidentiel de 2019, et envers qui il a été véhément après cette dernière. Mais, la politique étant ce qu’elle est, Idy rejoint le camp de son ancien « ennemi. » Il s’est dédit, a accepté le décret, et s’est même justifié.

A bien voir, c’est le seul décret qui semble lui réussir. Ne le réussit pas le décret divin, pour l’accession à la Magistrature Suprême derrière laquelle il a tant couru. Le Coran qu’il aime si souvent citer renseigne que c’est Dieu qui donne le pouvoir. L’a encore moins réussi le décret populaire, sur lequel repose l’espoir de tout politicien pour devenir président. La population pour qui il dit travailler, après son installation à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental voit en lui un manipulateur, un inconstant (pour ne pas utiliser les étiquettes plus incendiaires que lui collent beaucoup de monde)

Cela semble bien triste : seul le décret des ennemis d’hier, que l’imprévisibilité de l’activité politique fait aujourd’hui alliés, s’applique positivement à Idy. Dieu et les hommes ne lui sont jamais favorables. A moins que les politiciens soient des hommes comme les autres… (on en doute au pays de la Téranga) parce que la réalité des faits fait penser qu’ils n’ont vraiment pas la même morale que le reste de la population, que leur éthique est des plus tordues, des plus difficiles à cerner.

Et, nul ne saurait avoir une vue complète de l’éthique d’Idy qui, d’ailleurs, se dit être « un homme très nuancé ». Peut-être, est-ce à cause de cet excès de nuance que Dieu ne lui offre un décret favorable, ainsi que les hommes. Ces derniers l’aimant de moins en moins, le Ciel sachant que ses intentions sont en déphasage avec son discours. Discours très éloquent mais, précisément, excessivement nuancé…

 


MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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