IDRISSA SECK S’ATTAQUE A LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE: «C’est un slogan creux»

Idrissa Seck revient à la charge. Prenant part à la cérémonie de clôture du Daaka de Médina Gounass, il s’est encore attaqué aux politiques initiées par Macky Sall et son régime : la couverture maladie universelle et le projet du Ter.

Encore une sortie du président de Rewmi contre les tenants du pouvoir. Prenant part à la clôture du Daaka de Médina Gounass, Idrissa Seck a encore décoché ses flèches contre Macky Sall et son régime. Cette fois-ci, c’est la Couverture maladie universelle, programme ô combien important pour l’actuel locataire du palais, qu’il a attaquée.

Pour Idrissa Seck, la Cmu est un slogan creux. «J’ai été partout dans le pays, l’idée de couverture maladie universelle est une belle idée. Mais malheureusement, c’est resté un slogan creux». Il poursuit en ces termes : «La plupart des mutuelles de santé que j’ai rencontrées sont en faillite du fait de la dette de l’Etat. Promettre la gratuité des soins et imposer à ces mutuelles un niveau d’endettement insupportable, c’est condamner à la mort l’ensemble du système. Il faut éviter les slogans et s’attaquer aux vrais problèmes». S’agissant des émigrés sénégalais tués, il souligne : «Les Sénégalais de l’extérieur doivent être protégés».

Pour Idrissa Seck, «le gouvernement ne doit pas se contenter de déclarations verbales, mais doit prendre des mesures absolument concrètes pour protéger nos concitoyens partout où ils se trouvent dans le monde». Cette précision faite, le rewmiste en chef s’est attaqué aussi au projet du Train express régional (Ter). «Les amis que j’ai en France dans les collectivités locales m’ont dit que même eux, ils n’ont pas osé commenter le Ter commandé par Macky», ironise le patron de Rewmi, avant de dénoncer : «C’est un Ter extrêmement coûteux. Et le prix va augmenter puisqu’il semble qu’ils se sont trompés sur les cahiers de charge et les opérateurs exigent une révision à la hausse du prix du Ter. Alors que pour le même montant on aurait pu au moins réaliser le tronçon de 640 kilomètres qui nous séparent de Kidira et poser là-bas un port sec pour que les Maliens s’approvisionnent là-bas et n’auront plus besoin à faire des kilomètres pour dégrader nos routes». «Voilà un investissement qui aurait eu un sens avec ces 2 milliards d’euros. Maintenant à charge pour les Maliens de s’organiser pour faire leurs 600 kilomètres qui les conduisent de Bamako ou continuer à utiliser la route et leurs camions».

Cet investissement, poursuit-il, «me paraissait beaucoup plus important que le Ter parce que c’est le Mali notre premier client en matière de commerce extérieur. Près de 18 à 20 % de nos exportations vont au Mali bien avant la zone euro, bien avant le Nigéria». Dans le même sillage le patron de Rewmi s’est érigé en défenseur des producteurs d’arachides. Pour l’ancien Premier ministre, «partout où je suis passé Touba, Fatick, Kaolack, dans le cœur du bassin arachidier, les paysans et les opérateurs économiques m’ont dit qu’ils n’arrivaient pas à écouler leurs productions». Idrissa Seck signale au passage que «cela risque d’entrainer une plus grande prudence des saisons agricoles subséquentes. Cela peut être une menace sur la production. Parce que si des paysans assistent à la destruction de leurs récoltes faute de marché et de débouchés, ils risquent d’ajuster le niveau de production lors des campagnes suivantes et c’est une réelle menace».

Le rewmiste en chef s’est également prononcé sur le processus électoral marqué par des révisions et l’institutionnalisation du parrainage. «Nous, acteurs de l’opposition, sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour préserver ce legs historique, cette signature du Sénégal. C’est-à-dire sa stabilité singulière dans notre sous-région», a-t-il expliqué, avant d’ajouter :«Nous attendons la même chose du président de la République et de son régime. Cette paix est conditionnée par le respect des règles du jeu. Nous ne pourrons pas tolérer que son Premier ministre et son Daf continuent de manipuler le dispositif électoral pour ne pas rendre transparent le processus et empêcher que l’expression populaire se manifeste réellement».

Sous ces réserves, poursuit-il, «nous souscrivons à l’appel à la paix du Khalife, à l’appel à la stabilité du Sénégal parce que c’est cela notre principal bien».

  • Walf 
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