Iba Der Thiam sur l’Histoire Générale du Sénégal : « Je savais qu’il ne serait pas facile d’écrire sur les confréries »

Dans une grande interview accordée au quotidien Le Soleil, parue ce vendredi, le Professeur Iba Der Thiam se prononce sur les motivations du projet d’écriture de l’Histoire Générale du Sénégal. Il souligne qu’elles sont la conséquence de la prise « de conscience des enjeux par des équipes de chercheurs, d’historiens, de journalistes, d’intellectuels de tous les horizons. Ils se sont fixés pour mission de doter notre pays de l’outil scientifique, pédagogique et culturel, en élaborant l’Histoire Générale du Sénégal. Toutefois, précise-t-il, « les historiens ne sont pas des maîtres de vérité. La vérité en Histoire ne se constate pas, pas plus qu’elle ne se détient. Elle n’est ni un trésor enfoui, ni un privilège à faire valoir », relève-t-il.

Partant de cette réalité, le comité s’attendait à des répliques de part et d’autre. En effet, pour l’essentiel, ces répliques provenaient de certains membres des familles religieuses. « Je savais, certes, qu’il ne serait pas facile d’écrire sur l’histoire des confréries, tant la concurrence entre elles, déjà décrite par maints arabisants et islamologues, est grande dans notre pays », souligne-t-il. La combinaison de l’informatique, de l’audiovisuel et du multimédia, en permettant de transporter en temps réel, d’un bout à l’autre de la planète, toute information grâce à internet a changé la donne. L’anarchie qui règne dans les réseaux sociaux permet à n’importe qui de parler au nom du pays ou de toute une communauté, sans avoir toujours été mandaté par qui de droit, se désole-t-il. Et d’ajouter, « certains procèdent d’une volonté délibérée de déformer nos propos et de péjorer nos intentions. A quelles fins ? Je ne sais pas ! Dieu jugera ».

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