Homme de l’année 2016 : Ousmane Sonko radié de la fonction publique pour avoir dénoncé le pillage en règle dans son Sénégal

L’équipe de votre portail en ligne laviesenegalaise.com à l’unanimité a décidé de décerner le titre de l’Homme de l’année 2016 à Monsieur Ousmane Sonko,  inspecteur des impôts et domaines radié de sa fonction pour juste avoir dénoncé le pillage en règle dans son Sénégal.

Il n’y a pas plus méritant qu’un homme qui s’engage à être la voix des sans voix advienne que pourra. L’Etat étant tellement puissant, l’affronter c’est être seul contre tous. Conscient de cela, Monsieur Sonko a pourtant pris ses responsabilités et dénoncé avec la dernière énergie ce que nous pouvons considérer comme pillage en règle par des hommes politiques qui ne sont mus que pour leurs propres intérêts. Mais les hommes passent et les institutions demeurent.

 Qui sait ?

Ousmane Sonko pourrait demain retrouver sa fonction ou encore bénéficier d’une autre encore plus stratégique si jamais un certain Abdoul Mbaye, ancien premier ministre venait à être élu gardien de la constitution sénégalaise (Président). Et, une certaine Nafi Ngom Kéita va se retrouver sûrement dans ce même lot.

Ayant décerné une distinction plus que méritante à Monsieur Ousmane Sonko, la rédaction de laviesenegalaise.com sans même le connaitre ni avoir un quelconque lien avec lui, vous replonge dans le rétro viseur pour vous permettre de comprendre que choix ne pouvait être plus judicieux que celui fait par une équipe d’une dizaine de personnes qui suivent l’actualité nationale avec beaucoup intérêt.

Aux origines d’un divorce entre employeur et employé.

 

Le plus virulent commença lorsque l’inspecteur des impôts et domaines révéla ce que la presse annoncé comme un Parfum de scandale à l’hémicycle.

En effet, en mai 2016, Ousmane Sonko a révélé qu’il n’y a aucune trace des impôts des députés dans les caisses de l’État. « Il n’y a pas de reversement d’impôts de l’Assemblée nationale du Sénégal », a-t-il révélé lors de la dernière séance des « Samedis de l’Économie », rencontre dont le thème était « Politiques fiscales et financements de l’économie au Sénégal ».

Cette annonce a surpris le député Mamadou Diop Decroix qui était présent à la rencontre. « Il y a des prélèvements qui sont faits sur mon salaire chaque fin du mois, avait pourtant indiqué le parlementaire affilié à l’opposition. Je ne sais pas c’est quoi, mais on prélève quelque chose sur mon salaire. Il faut nous expliquer, sinon on va poser cette question à l’Assemblée nationale pour avoir des explications. »

Répondant à cette interpellation de Decroix, Ousmane Sonko avait donné plus de détails : « Ce qui est constant, c’est qu’il n’y a pas de reversement d’impôts de l’Assemblée nationale. Comme c’est le système d’exonération à la source, c’est le questeur, qui paie les salaires, qui doit opérer la retenue et qui reverse. Ce qui est constant, c’est que jusqu’au moment où je vous parle, il n’y a jamais eu de reversement d’impôts. »

Donc soit les revenus des députés ne sont pas imposés soit ils sont imposés, mais le montant qui devait être reversé ne l’a jamais été. Un parfum de scandale.

Quelques semaines plus tard, l’assemblée apporte une réplique pour faire l’état de la situation fiscale de l’hémicycle, suite à la polémique soulevée par les déclarations de Ousmane Sonko, inspecteur général des Impôts et Domaines.

Celle-ci avait indiqué alors que «le montant des retenues opérées à l’Assemblée nationale s’élevait, chaque mois, à environ 10.000.000 (dix millions) de francs CFA».

Ousmane Sonko parle d’Aliou Sall, jeune frère du Président

Après l’assemblée, Sonko face au frère du président, maire de Guédiawaye et président de l’association des maires du Sénégal, Aliou Sall puisque c’est de lui qu’il s’agit. Ousmane Sonko parle ainsi de l’existence d’une société d’aviation du frère du Président aux Etats Unis dans l’Etat de Delaware. Une société dénommée Sahel Aviation, un paradis fiscal qui avait soulevé autant de polémique dans l’espace public.

L’Inspecteur des impôts et domaines d’alors, Ousmane Sonko avait sonné l’alerte en affirmant dans une émission télévisée que le maire de Guédiawaye a monté une autre entreprise qui s’appelle Sahel aviation. Cette nouvelle société, précisait-t-il, est domiciliée dans l’Etat de Delaware aux Usa, un autre paradis fiscal.

Sonko révèle : «Macky Sall a payé 50 millions F Cfa au Fisc américain, entre 2008 et 2012»

C’était là, une énième bombe que venait de lâcher le chef de file de Pastef ! Pour cause, Ousmane Sonko, dans une interview accordée à nos confrères du journal Walfadjri, déclarait ainsi que le Président de la République, Macky Sall, est aussi « Américain ».

La preuve, disait l’Inspecteur des Impôts et des Domaines, le successeur de Me Abdoulaye Wade a payé 50 millions F Cfa au Fisc américain, entre 2008 et 2012.

Dans ce même entretien avec nos confrères, Ousmane Sonko avait tiré, sans retenue, sur la Première Dame et sa famille. Laquelle famille, disait il est synonyme de tout ce qui touche à l’hydraulique et à l’assainissement.

Cette grosse révélation intervenait au moment où le débat autour de la double nationalité culminait à cent à l’heure au Sénégal. Il avait soulevé le gros lièvre au sujet du marché « Envo Immobilier » filé, sans appel d’offres, à des proches du régime.

« Le référendum a coûté près de 10 milliards et non 3 comme annoncé par l’Etat »

Après avoir attiré l’opinion sur la dette fiscale de l’Assemblée nationale. L’inspecteur des impôts et domaines, qui demandait à l’opinion de dissocier son statut de président de parti politique et celui de fonctionnaire, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les « abus » du régime en place.

Dans ce sens, face à nos confrères de Jotay net, Ousmane Sonko avait rectifié l’Etat sur le cout global du référendum organisé le dimanche 20 mars 2016. Selon lui, le référendum a coûté beaucoup plus qu’on a fait croire aux Sénégalais.

« Le référendum du 20 mars n’était qu’une mascarade. Ils savaient pertinemment que les 3 milliards annoncés pour son organisation  n’allaient pas couvrir le 1/3 de leurs dépenses. Apres calcul, nous pouvons attester que ce montant a été triplé. C’est quand même aberrant de dépenser prés de 10 milliards pour maquiller le « wakh wakhet » de Macky Sall »,  disait-il.

L’Etat fait face à Sonko,  des menaces fussent de partout

Révélations après révélations, l’Etat décida de sévir contre Sonko qui refuse de se taire.

Tais-toi sinon… !

Refusant de se taire pour préserver ses propres intérêts au détriment de son peuple Ousmane Sonko fut menacé de suspension, une menace aussitôt exécutée par sa tutelle.

Le Ministre de l’économie, Amadou Ba gèle Sonko

Le leader de Pastef a été suspendu de ses fonctions d’inspecteur des impôts et des domaines le 26 juillet 2016. Sa tutelle estimait ainsi qu’il a manqué à son «obligation de réserve».

Ousmane Sonko fut alors suspendu de ses fonctions d’inspecteur des impôts et des domaines, «jusqu’à nouvel ordre». Une décision prise par les autorités après que le leader de Pastef ait révélé que les députés ne reversaient pas leurs impôts suivi d’autres déballages sur lesquels l’Etat ne s’est pas voulu trop transparent.

Des voix condamnent cette mesure, mais l’Etat reste sur ses gardes

Des droits de « l’hommiste », des membres de la société civile ont tous condamné cette mesure de suspension de l’inspecteur.

Le mouvement « Y en a marre » avait condamné avec la dernière énergie cette mesure de suspension de Ousmane Sonko, inspecteur des Impôts et Domaines. Le mouvement considérait ainsi que « cet énième acte liberticide posé par le pouvoir contribue davantage à fragiliser notre démocratie après d’énormes sacrifices consentis par le peuple sénégalais ».

Une telle décision, soutenaient Fadel Barro et Cie, ne laisse plus planer le doute sur la volonté du régime de Macky Sall de museler toutes les voix contradictoires qui s’élèvent, fussent elles pour défendre des positions de principe. « Aucune loi dans notre chère République n’interdit à un fonctionnaire de l’Etat de militer dans une formation politique d’opposition et d’alerter le peuple sur les dérives d’un pouvoir pilleur des ressources du citoyen », avait martelé Fadel Barro. Mais l’Etat ne l’entend guère.

Sonko trainé devant le conseil de discipline comme un élève qui aurait posé une question perturbant au directeur de l’école  

Ousmane Sonko a été convoqué le mercredi 24 août devant le Conseil de discipline, au Ministère de la Fonction Publique. Mais aussitôt, il a gagné des souteneurs de taille dont les partis de la Gauche, Moom Sa Réew, PASTEF, RND, Taxaw Temm Yoonu Askan Wi, l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye, le professeur Amsatou Sow Sidibé.

«Les vérités crues d’Ousmane Sonko ont semé l’effroi et la panique dans les rangs du pouvoir en place, qui se braque et met en action ses thuriféraires, en vue de créer la confusion et de brouiller les repères : Ousmane Sonko en vérité n’a fait qu’assumer l’éthique de la responsabilité citoyenne et, dans ce cadre, il n’a violé aucun principe de sa déontologie professionnelle, ni l’obligation de réserve ni le secret de la confidentialité», pour reprendre les termes de  Madieyna Mbodj et ses camarades. Mais l’Etat reste ferme et décide à en découdre.

Ousmane Sonko radié de la fonction publiqueCommuniqué - Ousmane Sonko révoqué sans suspension des droits à une pension Décret - Ousmane Sonko révoqué sans suspension des droits à une pension

A la date du 29 août 2016, l’inspecteur Sonko fut révoqué par le Conseil de discipline.

Ousmane Sonko a été révoqué sans suspension de ses droits à la pension. Ainsi en avait décidé le Conseil de discipline.

Le Président Macky Sall et son Premier Ministre signent le décret mettant fin le travail d’un fonctionnaire, de sur quoi citoyen  qui a étudié et subi une formation pour arriver à son poste.

Son tort, avoir révélé des secrets d’Etat comme qui dirait que le citoyen lambda ne doit pas tout savoir et tout comprendre dans la gestion des affaires de la cité.

Sur la gestion de l’Etat, nul n’a le droit de tout dire serait-on tenté de croire ?

Ainsi va la vie sénégalaise et celle de l’Afrique !

Tout le mérite alors vous revient, cher Inspecteur. Vous êtes bien évidement et incontestablement l’Homme de l’année 2016 au Sénégal.

 

La Rédaction – laviesenegalaise.com 

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