Le député de la majorité Guy Marius Sagna a dénoncé des manquements à corriger à l’Assemblée nationale, pointant particulièrement les membres de son groupe Parlementaire (majorité au pouvoir).
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A l’attention de ses camarades du parti au pouvoir, Guy Marius Sagna appelle à «rompre avec des pratiques d’un autre âge non conformes à l’exigence de rationaliser les dépenses de notre Etat». En réaction à cette sortie, son collègue, Ismaïla Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, membre du Pastef réplique : «rien n’est voilé qui ne serait dévoilé un jour. Guy n’est pas celui qu’il prétend être».
Guy Marius Sagna estime que la représentation nationale majoritairement composée de députés de Pastef doit « rompre avec des pratiques d’un autre âge non conformes à l’exigence de rationaliser les dépenses de l’État ». Il énuméra une série de préoccupations dont il faudra se débarrasser : « la distribution de Sukëru koor à l’Assemblée nationale aux députés, le montant de l’appui financier aux groupes parlementaires par l’Assemblée nationale sans pièces justificatives ni compte rendu fait aux membres du groupe parlementaire de Pastef, la distribution aux députés de billets de pèlerinage à des lieux saints etc… » Selon GMS, ces pratiques n’honorent pas le parti au pouvoir qui les a combattus.
Guy Marius Sagna déplore également la non consultation des députés par l’Assemblée nationale sur des questions importantes dont la problématique de l’achat ou non de voitures aux députés. Mais aussi, les retards importants de l’Assemblée nationale et de sa Commission comptabilité et contrôle dont il est membre et qui n’ont présenté ni rapport annuel 2024, ni rapport du dernier trimestre de 2024, ni rapport du premier trimestre de 2025.
Selon Ismaïla Diallo qui est le premier à réagir aux affirmations de son collègue, « rien ne surprend de lui » : « Guy Marius Sagna a son propre agenda et ce n’est pas un secret… », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « rien n’est voilé qui ne serait dévoilé un jour. Guy n’est pas celui qu’il prétend être. Demain fera jour! »
D’ailleurs, dans une réponse plus détaillée, le vice président de l’assemblée nationale déballe : « Quand le député Guy Marius Sagna nous parle de rupture et d’orthodoxie budgétaire, il serait honnête qu’il commence par balayer devant sa propre porte. Double prise en charge : un non-dit gênant M. Sagna est membre du Parlement de la CEDEAO. Il perçoit, à ce titre, des indemnités journalières conséquentes, prises en charge par l’institution communautaire… tout en continuant à bénéficier du soutien logistique et financier de l’Assemblée nationale du Sénégal. Voilà une rupture à géométrie variable dont il peine à nous expliquer la logique. Peut-il nous indiquer le montant mensuel des indemnités qu’il perçoit de la CEDEAO ? La transparence commence par l’exemplarité. Sukëru Koor ou mémoire sélective ? Le député Sagna affirme avoir reçu du Sukëru Koor de son groupe parlementaire. Par qui, exactement ? Pour rappel, ces pratiques clientélistes datent de la 14e législature. Elles ont été bannies par la 15e législature. Confond-il volontairement les périodes ? Ou bien regrette-t-il que les circuits parallèles de distribution aient été asséchés », avance le député.
Sur la question des indemnités des groupes parlementaires, Ismaïla Diallo a rappelé dans son texte que « c’est un mécanisme balisé et que les groupes parlementaires bénéficient d’indemnités de fonctionnement mensuelles, strictement encadrées ». Toutefois, il arrive même que certains collègues contractent des avances pour des besoins urgents. « Guy Marius Sagna lui-même devait 500 000 francs au groupe parlementaire Yewwi. Parlons donc de rigueur, mais en vérité », révèle t-il manifestant sa déception : « J’ai respecté Guy Marius Sagna. Sincèrement. Mais à force de le côtoyer de près, ma déception est à la hauteur de mes attentes. La vérité, c’est que la 15e législature a enclenché une rupture réelle », a conclu le vice président de l’assemblée nationale.