Grossesses précoces à l’école : Plus de 1000 cas de grossesses précoces recensés en 2016

A l’école, quelques 1 162 cas de grossesses précoces ont été recensés en 2016 dans les lycées et collèges du pays. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui a été brandi hier lors d’un panel du Réseau Siggil jiggène, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire préoccupe, au point d’être au cœur d’une rencontre initiée par le Réseau Siggil jiggène, lors de la célébration, vendredi de la Journée internationale de la femme. Une journée du 8 mars dédiée à une de ses grandes militantes, feue Bousso Fall, rappelée à Dieu le 22 octobre 2017, et au cours de laquelle un panel sur le thème «Zéro grossesse précoce à l’école» a été organisé.

Une manifestation qui entre en droite ligne du projet «Promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines, des grossesses précoces et des mariages d’enfants». Mais ce qui fait froid dans le dos, c’est le nombre de cas de grossesses précoces recensés en 2016 dans les lycées et collèges du pays.

Les statistiques brandies par l’une des panélistes, Mme Seck A. T. de la Division du contrôle médical scolaire du ministère de l’Education nationale, citant des documents de la Direction de l’enseignement secondaire, moyen et général (Desmg), font état de 1 162 cas relevés en 2016. «La collecte des données a été effectuée dans 872 établissements sur les 1 309 Cem et lycées existants (Source : Demsg), soit un taux de complétude de 66,62%», indique-ton.

Auparavant, on note, d’après Mme Seck, qu’entre 2011 et 2014, 1 971 cas de grossesses d’adolescentes âgées de 13 à 19 ans recensés. Dans les 4 régions que sont Fatick, Kolda, Tambacounda et Ziguinchor, «environ 700 filles sont victimes de violences verbales, les plus récurrentes : 62,5% déclarent faire l’objet d’insultes et 294, soit 44,5% d’humiliations verbales», souligne l’étude (Demsg, 2008).

Évoquant les violences physiques, l’on souligne que «40% des filles déclarent avoir subi des sévices et châtiments corporels, coups et blessures». Alors qu’on note, pour les violences sexuelles, le «harcèlement sexuel qui touche soit 37,3% des enquêtées, le mariage forcé (13,7%), la pédophilie (13,2% filles touchées)».

Sur la même lancée, une étude d’Onu-Femmes réalisée en 2015 a établi que «36% des filles vont rarement à l’école pendant les règles, soit environ 4 à 6 jours d’absence par mois». Pour expliquer ce phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire, Mme Seck Fatou Guèye Diagne de la Cosydep cite entre autres raisons «la vulnérabilité des jeunes filles, la faible prise en charge de l’éducation sexuelle au sein des familles et à l’école, les mariages précoces et la faible prévalence contraceptive».

Au sujet des conséquences de ces grossesses précoces, il faut souligner qu’elles sont d’ordre social, sanitaire et scolaire «avec la stigmatisation de la fille et de sa mère, le grand nombre de décès dus aux avortements et le lot d’abandons et échecs scolaires».

En suivant la communication de la sociologue Aïssatou Teigne Diouf Niang, on relève que la région de Sédhiou «enregistre la plus grande proportion de grossesses précoces (30%). Les régions de Ziguinchor (19%), Kolda (9%), Matam (6%), Thiès (6%), Kédougou (5%), Saint-Louis (5%) et Fatick (5%) suivent».

La moitié des cas : des élèves entre la Seconde et la Terminale La moitié des grossesses recensées concerne des filles qui fréquentent les classes entre la 6ème et la 3ème, soit 71,9% et 28,1% des grossesses concernent des élèves qui sont entre la Seconde et la Terminale, soutient la sociologue.

Alors que pour ce qui est des auteurs de ces grossesses précoces, la sociologue fait état de «49% provenant des élèves, les étudiants (11,12%), les jeunes des villages (8,60%), les enseignants (2,02%) et les conducteurs de moto Jakarta, chauffeurs de taxi».

Pour lutter contre ce fléau, les panélistes proposent, entre autres démarches, «de parler d’abstinence sexuelle comme méthode contraceptive efficace à 100% et de la bonne appréciation de l’abstinence, (de) soutenir l’adolescente et l’encourager à s’abstenir de tout rapport sexuel et/ou retarder le premier rapport, (de) soutenir l’adolescente qui a déjà eu des rapports sexuels et l’encourager à s’abstenir et à retarder le prochain rapport», mais aussi «d’accompagner l’adolescente afin qu’elle ait une grande maîtrise de soi». 

 M Diatta – Le Quotidien

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