GREVE CONTRE LES PROGRAMMES DANS LES LYCEES : Cheikh Oumar Anne bat le rappel de tous les inspecteurs d’académie et de département

C’est en toute discrétion que le ministre Cheikh Oumar Anne rencontre ce matin du mercredi tous les inspecteurs d’académie et de département. Rien n’a filtré sur le menu de la rencontre, mais la crise qui affecte certains lycées sera, sans doute, au cœur des débats. Les élèves exigent, en effet, la réduction des programmes notamment en Histoire et Géographie jugés parfois inopportuns ou archaïques. « Ils ont raison », tranchent certains syndicalistes enseignants, alors que Saourou Sène, ex-SG du Saemss et tout nouveau conseiller en Education du président Macky Sall met la pédale douce.

Ce mercredi, le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne rencontre tous les inspecteurs d’académie (Ia) et de département (Ief), selon une source qui a requis l’anonymat. La source n’a pas voulu préciser l’objet du conclave. Mais tout porte à croire que le contexte actuel marqué par la grève de certains établissements du moyen et du secondaire va occuper la grande partie des débats.

Depuis, en effet, quelques jours, les lycéens ont engagé un curieux bras de fer avec les autorités scolaires pour réclamer la réduction des programmes scolaires jugés trop lourds. La grève, partie du lycée Demba Diop de Mbour, a affecté le lycée Bouna Kane celui de Sangalkam, dans la banlieue de Rufisque et de Mbacké où les élèves se sont affrontés, lundi, aux policiers dans les rues de la ville. La rixe a commencé lorsque les lycéens ont voulu déloger leurs camarades des autres établissements. Il y a eu alors jets de projectiles contre grenades lacrymogènes.

Réunis au sein du Mouvement pour la réduction du programme scolaire, les élèves du lycée de Sangalkam ont réussi à faire sortir, dans la même journée du lundi, leurs camarades des autres établissements. « Nous sommes allés en grève de 24 H pour montrer qu’on en marre d’apprendre ce programme inopportun. Nous ne voulons plus apprendre la Révolution chinoise, la guerre froide ou l’histoire du mur de Berlin », a martelé Aboubacry Bâ, président du gouvernement scolaire devant nos confrères du quotidien « Le Témoin ». Au lieu des histoires européennes ou étrangères, Aboubacry Bâ a demandé l’intégration de l’histoire de nos guides religieux.

Si le ministère de l’Education nationale fait profil bas depuis le début de cette grève, des syndicalistes qui se sont exprimés dans les médias ont mis de l’eau dans le moulin des élèves. « Honnêtement, les élèves ont raison », confesse Saloum Sonko du Sels/A, interrogé par « Le Témoin ». Son collègue Tamsir Bakhoum du Saemss estime que les potaches enfoncent des portes ouvertes. « C’est un point revendicatif porté depuis très longtemps par les syndicalistes », estime Bakhoum, dans le même journal.

La réunion du ministre Anne, entouré des Ia et des Ief, pourrait mettre un coup d’accélération aux processus de réforme des curricula, mais pas plus », confie un enseignant qui n’a pas souhaité dire son nom. « Le débat ne peut pas se régler du jour au lendemain », a averti Saourou Sène, ex-secrétaire général du Saemss et tout nouveau conseiller en Education du président Macky Sall.

Félix DIAGNE – laviesenegalaise.com

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