GOUVERNEMENT-SYNDICATS D’ENSEIGNANTS : L’argent viré, les cours peuvent reprendre mardi

La fin des grèves cycliques dans le secteur de l'éducation ?

Ce vendredi, les montants manquants sur les bulletins de paie des enseignants ont été payés par le biais d’une émission spéciale. Le gouvernement qui disait avoir scrupuleusement respecté ses engagements financiers dans l’accord du 26 février 2022 a plié devant la grosse mobilisation des enseignants déterminés à compromettre l’année scolaire.

Ça y est, c’est l’épilogue dans le bras de fer qui a opposé les enseignants et le gouvernement. Syndicats d’enseignants et gouvernement ont finalement aplani leurs divergences. La raison ? Vendredi, les montants manquants du salaire de mai ont été payés. Le gouvernement a dû recourir à une émission spéciale pour calmer le courroux des syndicats d’enseignants. Et mettre fin à la grève qui avait paralysé le système scolaire le vendredi dernier.

Toutes ces organisations syndicales s’accordaient sur un point : non-respect des accords du 26 février 2022. Le 26 février dernier, gouvernement et syndicats avaient convenu d’un accord en 7 points qui mettaient fin à une grève de près de trois mois. Le document paraphé prévoyait des augmentations de salaires jugées historiques au bénéfice de tous les ordres d’enseignement. Grâce, en effet, à une enveloppe exceptionnelle de 100 milliards de FCFA, les fiches de paie de ce mois de mai devaient bondir de 68 500 FCFA à 214 000 FCFA selon les grades et les corps d’enseignement. En 2023, les augmentations devraient osciller entre 100 000 FCFA et 350 000 FCFA.

« Ce combat débuté depuis les années 2006-2007, accentué après les accords de 2014-2015 et de 2018 vient d’aboutir à des résultats mémorables », exultait le Sudes. Et au sortir de ces négociations serrées, le ministre des Finances et du Budget assurait : « Nous nous engageons à tout faire pour davantage pacifier l’année scolaire mais de façon générale à respecter les engagements que nous avons signé avec beaucoup de responsabilité parce qu’il ne sert à rien de s’engager sur des points sur lesquels nous ne pourrions pas honorer ». Se faisant plus clair, il ajoute : « les engagements qui ont été signés seront respectés sur l’échéancier sur lequel on s’est accordé ». Les bulletins de paie du mois de mai vont révéler tout le contraire. Les enseignants, tenant sans doute le bon bout, engagent à l’unanimité un bras de fer qui sera finalement concluant. Le gouvernement, conduit par Abdoulaye Daouda Diallo, exprime sa surprise tout en rejetant en bloc les accusations des syndicats. L’accord a été respecté, souligne le gouvernement estimant qu’en dehors de l’indemnité de logement, les autres points ont été fiscalisés.

Ce discours ne fera pas long feu. L’état ne pouvait, en effet, que se plier en raison de la proximité des examens de fin d’année scolaire. Il s’y ajoute que l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapes) n’écartait guère de porter l’affaire devant les tribunaux. « Nous ne permettrons plus qu’il y ait des problèmes entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants par rapport à des actes signés et que nos enfants en soient les victimes. Nous ne l’accepterons pas », martelait Abdoulaye Fanné sur les ondes de Iradio.


Félix Diagne 

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