France : une ex-ministre de la santé devant la justice pour la gestion du Covid

L’ex-ministre française de la Santé Agnès Buzyn, qui avait démissionné mi-février 2020 au début de l’épidémie de Covid-19, s’est présentée vendredi devant la Cour de justice de la République (CJR) à Paris où elle a été convoquée en vue d’une possible mise en examen pour la gestion de la crise sanitaire.

Mme Buzyn est arrivée dans la matinée au siège de cette institution, la seule habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions.

« Aujourd’hui c’est une excellente opportunité pour moi de m’expliquer et de rétablir la vérité des faits. Je ne laisserai pas salir l’action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale qui, je le rappelle, dure encore », a-t-elle déclaré à la nuée de journalistes.

La mise en cause de Mme Buzyn serait la première dans ce vaste dossier consacré à la manière – critiquée encore aujourd’hui – dont les autorités françaises ont anticipé puis géré quotidiennement l’épidémie de coronavirus qui a fait au moins 115.000 morts dans le pays, selon Santé publique France.

Au tout début 2020, Mme Buzyn, hématologue de formation, occupait un rôle central, à la tête du ministère de la Santé entre mai 2017 et février 2020.

Après avoir quitté le gouvernement pour briguer la mairie de Paris aux élections municipales, elle avait créé un tollé en mars 2020 en confiant à la presse, après sa défaite, qu’il aurait fallu arrêter le processus électoral en raison de la menace de l’épidémie.

Depuis, plusieurs plaintes – manque d’équipements de protection pour les soignants et pour la population, errements sur la nécessité ou non de porter des masques, etc- ont été déposées à la CJR qui avait ouvert une enquête en juillet 2020 sur l’infraction « d’abstention de combattre un sinistre ».

A l’issue de son audition, Mme Buzyn peut être mise en examen ou ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvient à convaincre les juges qu’il n’existe pas suffisamment d’indices graves ou concordants qui puissent être retenus contre elle.
Afp

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.