Financement et emploi des jeunes : Le Sénégal manque de projets bancables

Le ministre de l’Emploi a déploré une insuffisance de projets bancables portés par des jeunes au Sénégal malgré l’existence de fonds destinés à leur financement.

«Il n’y a pas de projets bancables au Sénégal.» La révélation est du ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne. Mame Mbaye Niang tenait à dire ses vérités avant-hier à l’occasion de la cérémonie de clôture du sommet du Youth agrobusiness leadership and entrepreneurship summit on innovation (Yalesi), où les organisateurs ont demandé aux partenaires et gouvernements de financer les projets des jeunes. En réponse à cette invitation, Mame Mbaye Niang fera savoir que «le Sénégal n’a pas ce problème». Il a souligné : «Nous, le problème auquel nous faisons face, c’est de trouver des projets viables. Depuis un an, le président de la République a mis en place 4 milliards de fonds destinés exclusivement à financer les projets en favorisant l’agriculture et l’agrobusiness. La preuve, il n’y a aucun jeune Sénégalais qui a un projet bancable et viable qui ne peut pas avoir de financement.»
Le ministre a indiqué que l’agriculture n’est pas un métier réducteur  et que chacun peut trouver des revenus durables et honorables dans ce secteur qui constitue un des piliers du développement pour le Sénégal. Le ministre informe que  8 000 hectares seront aménagés avec le Prodac. «On demande aux jeunes d’oser entreprendre. Les contraintes liées à la disponibilité de la terre peuvent être  levées. Les gens peuvent s’y lancer, l’encadrement est là. Le financement également, mais il faut trouver cette volonté  d’y aller. J’invite les jeunes de notre pays à s’engager», exhorte-t-il.
Mame Mbaye assure que le gouvernement du Sénégal promeut et met en œuvre une politique de création d’emplois corrélée à l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, le Sénégal a mis en place un environnement propice à la création d’entreprise, à l’auto-emploi, à la culture de l’entreprenariat et de l’innovation chez les jeunes. En attestent la mise en place de l’Agence nationale de promotion pour l’emploi des jeunes et la mise en place d’une stratégie efficace de financement des porteurs de projets dans divers domaines, y compris l’agriculture tel que le programme des domaines agricoles qui vise à fixer les jeunes dans leur terroir par la création massive d’emplois, en tirant profit des immenses opportunités qu’offre la chaîne de valeurs agricole du Projet d’appui à la promotion de l’emploi des jeunes (Papej) qui a aussi pour objectif d’améliorer les opportunités de création d’emplois et de revenus durables au profit des jeunes et des femmes.
Plus de 200 jeunes venus de divers pays à travers le monde ont reçu durant trois jours une formation de renforcement de leurs capacités à entreprendre dans le domaine de l’agriculture. Cette formation du Yalesi vise un double objectif : créer des emplois décents et durables à travers l’entreprenariat et participer au développement de la filière agricole.

Domaines agricoles : Plus de 9 000 emplois créés en 2015

9 919 emplois ont été créés en 2015 sur l’ensemble des quatre  domaines agricoles, à travers le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), assure le coordonnateur national de ce programme, M. Jean Pierre Senghor. Cependant, précise-t-il, «ces emplois ne sont pas fixes ou salariés», puisque tel n’est pas le but du projet.  «La mission du Prodac est de promouvoir l’entreprenariat agricole à l’intérieur d’incubateurs qui créent des entrepreneurs qui, à leur tour, créent de l’emploi», a expliqué M. Senghor lors de la cérémonie de clôture du sommet de l’Innovation. Les emplois vont des opérations de labour jusqu’à celles de récolte, en comptant le jardinage et les travaux qui traversaient toute la filière agricole. «Il n’y a pas de secteur plus capable que celui de l’agriculture de créer autant d’emplois», vante-t-il.
Lors de son démarrage à Séfa en 2014, le projet comptait 674 producteurs  et plus de 1 500 jeunes mobilisés autour de 2 000 hectares de maïs. «Il fallait montrer à tout le monde qu’il est possible de rester dans son terroir et développer des activités rentables», a souligné M. Senghor qui  avoue qu’il était difficile la première année de faire intéresser les jeunes à ce projet, même si par la suite il y a eu un engouement.

LeQuotidien

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