Fête du travail 1er mai : entre pertes d’emplois et chômage accru

Le premier mai c’est la fête du travail. Cette année 2021, la fête est célébrée dans un contexte particulier d’angoisse occasionnée par une perte d’emplois et un chômage accru causé par la pandémie de Covid-19.

La célébration de la journée mondiale du travail ce samedi 1er mai est marquée par la pandémie du coronavirus. Ainsi, le monde est frappé de plein fouet par cette maladie qui sévit depuis plus d’un an.

Le Sénégal a opté pour une participation sombre. L’intersyndicale va organiser une table ronde sur la problématique de la prise en charge des travailleurs. Toutefois, des activités parallèles comme des conférences de presses sont aussi prévues par les différents syndicats pour cette édition 2021 de la fête du travail.

Évoquant cette fête du travail en pleine crise, le journal «Le Quotidien» : «Le virus est dans le mai». «Frappé par la pandémie, le monde du travail a perdu ses habitudes et est privé de ses rencontres. Ce samedi, les travailleurs ne vont pas  être à la fête alors que le 1er mai constitue leur plus grand moment de jouissance». 
En effet, des cris de cœurs, des menaces de boycott ont été brandis durant la semaine par différents syndicats pour se faire entendre ou encore pour trouver gain de cause face à leurs nombreuses revendications.
Les différentes centrales syndicales qui se sont retrouvées au sein de l’intersyndicale ont décidé de ne pas tenir de grand rassemblement. Néanmoins, la journée sera rythmée par plusieurs activités dont une conférence webinaire, mais aussi des points de presse sans omettre la traditionnelle rencontre avec le chef de l’Etat pour le dépôt des cahiers de doléances au Palais de la République.

Selon Sud Quotidien, le secteur du travail demeure le plus impacté par le coronavirus. Plusieurs travailleurs ont perdu leurs emplois et se sont retrouvés au chômage. Selon la Centrale nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), citée toujours par nos confrères, «80 mille travailleurs impactés ont été dénombrés. Ce, malgré l’ordonnance N°1 promulguée par le Président de la République le 8 avril 2020». Le Chef de l’Etat avait invité le patronat à éviter les licenciements pour des motifs économiques durant la période de la pandémie. Selon les responsables des Centrales, plus de 60% d’entre les travailleurs impactés par la Covid sont sous contrat d’intérim et ne disposent d’aucune protection sociale, renseigne le journal.

Ce samedi, dans le cadre de la journée du travail, les responsables syndicaux entendent faire un plaidoyer pour une mise en place d’un fond d’appui pour la préservation des fonds existants. Avec la pandémie du coronavirus, l’accent sera mis cette année sur la préservation des emplois existants, sur les réformes novatrices dans les relations professionnelles à travers un nouveau contrat social fondé sur le partenariat responsable visant le renforcement du pouvoir d’achat des travailleurs, le dialogue social et le pouvoir de négociation des organisations syndicales. Dans le cadre de l’apaisement du front social une source informe que la coalition des centrales syndicale exige de l’Etat, l’application de tous les accords signés avec les syndicats des secteurs de l’enseignement, de la santé, de la justice, des collectivités territoriales, des transports, ainsi que l’application de toutes les décisions de justice.

Plus de 1000 travailleurs licenciés

Une enquête révèle que 1236 travailleurs ont été licenciés à cause, en partie, de la Covid 19, selon nos confrères du quotidien national Le Soleil. 

Dans un entretien avec leMinistre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, le journal a posé a interpelé le ministre Samba Sy. 

En réponse, le ministre fait savoir que cette enquête a été réalisée par le ministère du Travail à la suite d’une commande du Chef de l’État, Macky Sall. De son avis, il était important d’avoir une information factuelle sur la situation pour pouvoir prendre la bonne décision. «Nous sommes dans une situation de crise sanitaire prolongée, accompagnée d’une crise sociale et économique à l’échelle monde. L’enquête en question, c’est sur 12 mois. Il y a eu 16.527 travailleurs mis en chômage technique et 1236 licenciés pour motif économique. Cela se passe dans un monde où, selon une enquête de l’Oit, près de 9% des heures de travail ont été perdues», a dit M. Samba Sy.

Poursuivant, il explique que «255 millions de personnes ont perdu leur emploi à temps plein dans le monde. Et notre pays a dû prendre sa part de charges. Mais si des mesures n’avaient pas été prises dès le début de la crise, les résultats auraient été plus alarmants».

En effet, souligne le ministre, dans le cadre de la loi d’habilitation, la première mesure qui a été prise par le Président de la République en termes d’ordonnance a été de proscrire le licenciement pour motif économique, mais en même temps de réguler la mise en chômage technique en l’encadrant par un paiement d’au moins l’équivalent de 70% du salaire.

Le Gouvernement a très vite montré sa volonté de protéger le travailleur. Malheureusement, cette ordonnance a eu cours pendant trois mois. À partir de là et par le jeu de l’économie, il a fallu que la réalité économique impose sa volonté au Sénégal. C’est toujours regrettable, dit-il, de constater qu’un travailleur a perdu son emploi pour des motifs conjoncturels ou structurels. Mais, «la volonté du Gouvernement, c’est de faire en sorte que les entreprises continuent de tourner et les emplois préservés et qu’il y ait même davantage d’entreprises et d’emplois», assure le ministre du travail.

Plaidoyer pour une branche assurance chômage
Au même moment, Pape Biram Diallo, militant de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), réclame la création d’une branche assurance chômage pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie de Covid-19.
«Les travailleurs qui ont perdu leur emploi à cause de la crise sanitaire doivent être assistés à l’aide d’une branche assurance chômage», a proposé M. Diallo dans un entretien avec l’APS en prélude à la fête internationale du travail à célébrer ce samedi.
Selon lui, cette assurance devrait permettre d’assister «temporairement» les travailleurs dépossédés de leur emploi.

Au Sénégal, de nombreux travailleurs ont perdu leur emploi à cause des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, a-t-il dit, soulignant que les acteurs du secteur informel en sont les principales victimes.

D’après lui, ce secteur est laissé à lui-même. «Ses travailleurs ne sont pas protégés par le droit du travail. Ils ne bénéficient pas d’une protection sociale. Ils ne bénéficient ni d’un plan retraite ni d’une assurance maladie, encore moins de prestations familiales», regrette Pape Biram Diallo.

À la fin du XIXe siècle, en hommage aux syndicalistes américains qui ont obtenu la journée de huit heures, les Européens instituent une « journée internationale des travailleurs » ou « Fête des travailleurs ». C’est là, le balbutiement de l’histoire de la journée du 1er mai.

Improprement appelée « Fête du Travail », elle est commémorée par un jour chômé dans plusieurs pays du monde… mais pas dans tous. Et, le problème de l’emploi se pose avec acuité.

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