Excellence, Monsieur le Président, débaucher les maires de l’opposition n’est pas la solution

Aujourd’hui, la seule et unique question qui se pose est : « comment donner la chance aux jeunes pour qu’ils assurent la relève ? ».

Les jeunes du Sénégal se sont réveillés mais jusqu’ici vous n’avez pas établi la connexion avec eux. Lors des émeutes de mars 2021, vous avez dit que vous les avez bien compris ; j’en doute encore.

Depuis votre accession à la magistrature suprême, nul ne peut se prévaloir à désigner du doigt des jeunes sur qui l’APR et la coalition BBY notre parti et notre coalition politique peuvent compter pour assurer la relève. Il faut un climat de confiance entre vous et les jeunes ; plus de considération, plus de responsabilités, plus d’écoute et plus de communication.

Aucun jeune n’est dans votre entourage immédiat ; des retraités vous entourent et occupent toujours la place des jeunes; une injustice qui indispose tout jeune sénégalais au point de réveiller en chacune et en chacun d’eux une rancune excessive. Voilà le seul problème qui vous fait perdre du terrain. Ce n’est du tout pas en débauchant des maires de l’opposition que vous gagnerez des élections, non.

Les locales de janvier dernier ont montré le contraire de ce que vos proches qui veulent garder leurs privilèges vous font croire : Idrissa SÉCK vous a rejoint et vous avez perdu Thies, Moussa SY vous a rejoint, vous avez perdu les parcelles assainies. Vous avez perdu Dakar dans sa majorité, vous avez perdu Kaolack, Touba, Ziguinchor, Kolda…par le seul fait que les jeunes de ses localités, frustrés qu’ils sont, vous ont fait comprendre que ce n’est ni l’argent ni la personne qui font gagner des élections aujourd’hui mais la considération et le respect des principes pour une société juste.
Je crains fort bien à un printemps arabe.

Lors du Printemps arabe de 2011, les jeunes à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont joué un rôle fondamental en éloignant leurs communautés et leur pays loin de l’autoritarisme et les mettant sur la voie de la démocratie. Il faut une démocratie réelle dans la distribution des richesses et des privilèges du pays. Il est vraiment temps d’arrêter cette façon de faire la politique. 70% de vos nominations concernent les maires et les présidents de conseils départementaux qui, des fois, n’ont pas le bon profil pour occuper le poste. Nous sommes des sénégalais avertis et sachant analyser les situations en toute lucidité.

La stigmatisation sociale associée au chômage creuse davantage le fossé entre les jeunes et la façon de continuer la politique traditionnelle qui voudrait que seuls ceux qui sont élus soient aussi ceux qui sont nommés. Les jeunes avertis se demandent alors: quelle est leur utilité dans cette société ? C’est de là où naissent la colère et la rancune qu’ils nourrissent envers l’Etat.

Aujourd’hui, il est question de l’intégration des jeunes dans le développement de politiques et de programmes qui pourraient aider à les propulser dans le lieu du travail mais aussi à les préparer politiquement à prendre la relève.
Je vous prie de changer de démarche avant qu’il ne soit trop tard.

Votre fidèle militant, Malick Wade GUEYE

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