État d’urgence – les routes de Dakar sont devenues plus propres

Avec l’application du plan d’urgence, les routes de Dakar sont devenues plus propres. C’est l’une des conséquences « positives » de la pandémie du coronavirus.

Rond-point Canada, à quelques centaines de mètres du complexe « Ravin » de Guédiawaye, sur les allées qui longent le Tribunal départemental de Pikine, quelques passants se disputent la portion de trottoir devenue moins encombrée que d’habitude. Ici, il y a moins d’étals de vendeurs qu’avant l’instauration de l’état d’urgence. La route est devenue plus propre, au grand bonheur des riverains. « Je ne souhaite pas que le coronavirus perdure, mais la réalité est que les rues sont devenues plus aérées et plus propres. C’est la preuve que ce sont les vendeurs qui salissaient les rues », explique Mamour Faye, un passant que nous y avons rencontré. À ses côtés, un vendeur de café monte sur ses grands chevaux et lui porte la réplique : « C’est grâce à ces vendeurs que la mairie récolte des taxes. Tous ces marchands ambulants sont utiles à la collectivité territoriale », fulmine-t-il.

La même atmosphère de propreté est constatée au rond-point Liberté 6. Ici, non seulement les routes sont plus propres, mais le site qui abritait le marché de tabliers est dégagé et débarrassé de tout objet encombrant. Notre chauffeur, Khadim, réagit face à ce décor inédit : « Tu vois cette route, avant on ne se rendait même pas compte qu’elle existait », constate-t-il. Sur place, un groupe de chauffeurs « clandos » devise tranquillement en attendant que le chef du garage leur fasse signe de venir se mettre au volant. L’un d’eux, Abdoulaye Dia, explique que les marchands jetaient leurs détritus à même le trottoir. « Toute cette partie était occupée par des vendeurs à la sauvette. Bon nombre d’entre eux sont partis au village, c’est pourquoi les lieux sont devenus déserts », constate-t-il.

Constat Général

Son collègue, Libasse Thiam, abonde dans le même sens et explique qu’avec le départ des marchands ambulants et vendeurs à sauvette, les rues et routes sont devenues plus spacieuses et plus aérées. Par conséquent, les agents de nettoiement sont à l’aise pour rendre le cadre de vie propre. « Quand l’espace est encombré, ceux qui nettoient la ville éprouvent des difficultés pour faire correctement leur travail. C’est pourquoi ils parviennent désormais à mieux nettoyer les routes », estime-t-il. De l’autre côté, sur l’avenue Bourguiba, c’est le même décor avec des routes débarrassées de tout déchet. Un passant, Mamadou Ba, souhaite que la salubrité notée sur les routes de la capitale perdure. « C’est vraiment beau de voir l’état de cette route. Vivement que ça continue », espère-t-il. Même scénario au rond-point Jet d’eau de la Sicap. Aucune insalubrité sur les trottoirs et les chaussées. Des agents de nettoiement se distinguent sur les lieux. Parmi eux, Abdoulaye Ba, un employé de l’Unité de coordination et de gestions des déchets solides (Ucg). Il nous explique que l’Ucg a augmenté les moyens matériels mis à la disposition des agents qui profitent de cette situation imposée par la lutte contre le coronavirus pour rendre la capitale plus attrayante. Son collègue Assane Nanky est du même avis, mais considère que le nombre réduit de marchands ambulants explique, en grande partie, la propreté des routes. « Les techniciens de surface font convenablement leur travail, c’est pourquoi les routes sont plus propres », affirme-t-il.

 

Abdou DIOP

 Le Soleil 

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