ÉLECTIONS LÉGISLATIVES AU SÉNÉGAL : Opinion d’un Sénégalais de la Diaspora

Au mois de juillet prochain, les sénégalais choisiront démocratiquement leurs représentants à l’assemblée nationale.

Cette même Assemblée nationale a adopté une loi actant l’élection de quinze parlementaires pour la diaspora. Ce fut une nouveauté au Sénégal, adoptée suite au référendum sur la Constitution en mars 2016. Une mesure qui porta le nombre de députés à l’assemblée nationale à 165.


Le projet de loi a été adopté à main levée, le texte validé par une écrasante majorité des députés présents. Ce qui a permis à la diaspora d’élire des députés issus en son sein.

Il urge de souligner avec brillance que le rôle particulier de la Diaspora sénégalaise dans le développement économique, social et des sphères culturelles, scientifiques et éducatives et même dans la diplomatie publique est joué en grande partie par les associations socioculturelles sénégalaises et non par les partis politiques ou coalitions de partis.

Dans les processus de renforcement des politiques économiques et sociales de l’Etat, ce sont les associations socioculturelles sénégalaises qui œuvrent plus que les partis politiques ; d’où la pertinence de dédier les députés de la Diaspora à ces dites associations en lieu et place des formations politiques.

Il serait encore beaucoup plus pertinent de remplacer ces députés par des conseillers consulaires qui intégreront les consulats pour mieux orienter les partenaires au développement, les investisseurs et les compatriotes qui souhaiteraient retourner et aussi accompagner ceux qui sont en difficulté et étant déjà en terre étrangère.

Il faut pour cela, réformer en profondeur et les associations et les fédérations d’associations mais aussi encadrer la tenue des assemblées générales constitutives de ces entités sous la supervision du secrétariat d’état aux Sénégalais de l’extérieur et de la direction générale des Sénégalais de l’extérieur.

Ensuite mettre un conseiller consulaire dans chaque consulat du Sénégal à l’étranger et allouer une indemnité mensuelle à déterminer pour chaque conseiller consulaire. Dans le même sillage, penser à décongestionner le personnel consulaire afin de les déployer dans de nouveaux consulats qui seront ouverts partout où vivent plus de 10.000 Sénégalais.

Ainsi, les chanceliers et les diplomates de carrière s’occuperont des aspects diplomatiques, juridiques et économiques dans les consulats où ils sont en mission.
Le Sénégal notre pays est allé beaucoup plus loin que tous les autres pays qui ont des représentants parlementaires pour leur Diaspora. Les pays dans lesquels une représentation parlementaire spécifique existe sont : le Liban (six sièges pour les non-résidents), la Roumanie (deux sièges à l’Assemblée nationale et quatre au Sénat), le Niger (cinq députés), la France (onze députés à l’Assemblée nationale et douze sénateurs) et le Sénégal (quinze sièges destinés aux non-résidents), le plus élevés de tous les pays.


Le conseil consulaire peut bien s’inspirer du modèle français: « Le conseil consulaire est chargé de formuler des avis sur les questions consulaires ou d’intérêt général, notamment culturel, éducatif, économique et social, concernant les Sénégalais établis dans la circonscription. Les conseils consulaires peuvent être consultés sur toute question concernant les Sénégalais établis dans la circonscription et relative à la protection sociale et à l’action sociale, à l’emploi, à la formation professionnelle et à l’apprentissage, à l’enseignement à l’étranger et à la sécurité. » Il peut aussi jouer le rôle d’assistant aux Sénégalais de l’étranger dans leurs démarches administratives (juridiques, universitaires et professionnelles). Nous avons constaté que les intérêts et préoccupations des Sénégalais expatriés sont souvent différents de ceux de nos compatriotes restés au pays et aussi, les occupations politiques des Sénégalais de l’extérieur sont minimes dans le temps et dans l’espace. Ceci est dû au fait que les Sénégalais établis dans une même juridiction consulaire viennent d’horizons divers.

Ainsi, le rôle véritable de l’Etat doit être la détermination à aider les Sénégalais de la Diaspora à vivre confortablement dans les pays de résidence car en tant qu’ambassadeurs à l’étranger, l’Etat doit les aider à rentrer au Pays pour participer pleinement à son développement.

Malick Wade GUEYE

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