Education – le CEM de Tiguéré fait 100% au BFEM 2017

Le collège d’enseignement moyen (CEM) de Tiguéré est sorti du lot lors du Brevet de Fin d’Etude Moyen organisé au mois de juillet dernier. Cette localité située à moins de 10 kilomètres de la capitale régionale, Matam est nichée dans la zone du « Dandé mayo » vallée du fleuve, non loin de la frontière avec la Mauritanie voisine. 

Le véritable problème dont cette localité est confrontée reste l’enclavement, mais il est heureux de constater l’émergence d’une jeunesse consciente qui s’est engagée à faire des études et à la quête du savoir comme seul chemin du salut. Suivant les pas de leurs aînés, les potaches du collège de Tiguéré ont réussi à faire 100% au BFEM, une première depuis l’ouverture de l’établissement en 2006.

Le collège de Tiguéré n’a pas fait que 100% au BFEM, sur un effectif de 332 élèves, il n’y a eu que 5 redoublements, ce qui fait selon le principal Monsieur Moussa Déh, un taux de passage de 98%. C’est donc dire que dans cette école, les apprentissages sont bien menés par le corps enseignant, mais aussi, il y a une volonté manifeste des élèves de réussir dans leurs études.

Les performances notées dans ce CEM de Tiguéré sont quelques parts dus en grande partie par le projet d’établissement à orientation scientifique qui a sonné à son heure. Ce projet initié par l’Etat vise à renforcer les élèves dans les disciplines scientifiques. « Mais, le mérite revient également aux professeurs qui ont accepté de dispenser des cours de renforcement avec des moments de remédiations au-delà des heures prévues par le Législateur, » a dit le Principal, Monsieur Déh qui a rendu hommage à ses collaborateurs.

Il faut signaler qu’à Tiguéré, le taux de scolarisation des filles est largement supérieur à celui des jeunes garçons. Selon le chef de l’établissement, les filles représentent 70% de l’effectif du collège. Mais le problème de la déperdition scolaire est une réalité à Tiguéré. Si l’on en croit au principal, c’est un phénomène qui est souvent causé par les mariages et « l’inconscience » chez certains parents qui ne se soucient guère de l’éducation de leurs progénitures.

Même si le collège d’enseignement moyen de Tiguéré a réussi cette prouesse, il n’en demeure pas moins que le CEM soit confronté à certaines difficultés liées à la mobilité des élèves qui viennent des villages et hameaux satellites.  L’établissement ne dispose pas également d’une documentation suffisante pour permettre aux  élèves de relever d’avantage leur niveau en langue.

A Tiguéré, l’on ne vit pas encore l’ère numérique, en plus des problèmes liés à un réseau souvent absorbé par celui du voisin limitrophe, la connexion à l’internet est quasi inexistante comme dans beaucoup de villages de Matam d’ailleurs. Le personnel enseignant souhaiterait l’ouverture d’une sale informatique bien équipée pour leur permettre d’initier leurs élèves à l’informatiques et les préparer psychologiquement au monde virtuel de la vaste planète de l’internet qui a ses réalités autres que celles du monde intelligible…