DÉCÈS DE L’ANTHROPOLOGUE ABDOU NDUKUR KACC NDAO: Le monde universitaire perd un intellectuel talentueux et désintéressé
L’anthropologue Abdou Ndukur Kacc Ndao, qui était jusqu’ici le président du Comité de veille pour le déminage en Casamance, est décédé, hier en début de soirée, d’une courte maladie. Il enseignait à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.Il est parti comme il a vécu dans ce bas-monde : dans la douceur. Intellectuel, rigoureux, généreux dans le partage des connaissances et très effacé, Abdou Ndukur Kacc Ndao était toujours prêt à servir son prochain et à investir ses ressources pour le bien de tous. Et quelques fois, avec un désintéressement total. Rappelé à Dieu hier, en début de soirée, ce citoyen qui portait la Casamance dans son cœur a sillonné les coins et recoins de cette partie du Sénégal. Durant son passage sur terre, Abdou « Ndukur » Kacc Ndao, fidèle à sa pipe, s’est battu pour la bonne cause. Parmi ses bonnes actions, on peut s’arrêter sur son combat pour le déminage et la réouverture du Parc national de basse Casamance. D’ailleurs, il présidait le Comité de veille pour le déminage.
Il n’épargnait aucun terrain. Même les zones qui ne sont pas totalement déminées, à l’image des villages de Santhiaba Manjacque, Éring, Kahème etc., dans le département d’Oussouye où il s’était installé depuis plusieurs décennies.
Professeur en anthropologie, ce fin connaisseur de la culture diola était un intellectuel talentueux. Les réactions unanimes à l’annonce de son rappel à Dieu le prouvent à suffisance. Hommes des médias et le monde de la culture, d’une manière générale, ont rendu un hommage appuyé au défunt. « Ndukur est décédé. C’est la mort d’un superbe intellectuel, brillant et efficace anthropologue, et homme très chaleureux. Un professeur, avec un style certainement bien singulier, auprès de qui on apprend énormément. Il présidait le Comité de veille du déminage et de la paix en Casamance, en réussissant un travail super important où l’humain reste toujours au centre. Dieu lui fasse miséricorde ! », écrit sur les réseaux sociaux, Mamadou Oumar Kamara, journaliste au quotidien national « Le Soleil ».
Ce dernier n’est pas le seul à extérioriser sa peine. Macky Madiba Sylla se contente juste de quelques mots. « Je n’ai pas les mots. Repose en paix mon grand Ndukur », a-t-il dit, commentant la publication du journaliste culturel. À chaque fois qu’on le contactait dans le cadre du boulot, il répondait si gentiment au bout du fil : « Ndukur. Que puis-je faire pour vous ».
Cette voix si douce, prête à servir, on ne l’entendra plus jamais.
Gaustin Diatta