Crise politique au Mali : Macky Sall et trois autres Chefs d’Etat africains attendus à Bamako jeudi

Les présidents du Sénégal, Macky Sall, du Niger, Mahamadou Issoufou, de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et du Ghana, Nana Akufo-Addo, sont attendus jeudi à Bamako pour des pourparlers en vue de trouver une issue à la crise socio-politique que traverse le Mali, a-t-on appris auprès de la présidence malienne.

« Les chefs d’Etat du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Niger sont attendus jeudi à Bamako », a annoncé un responsable de la présidence malienne, au lendemain d’une médiation ouest-africaine conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan qui n’a pas permis d’aboutir à une solution de consensus.

Contexte tendu

Depuis juin, le président Ibrahim Boubacar Keïta, au pouvoir depuis 2013, est massivement contesté dans la rue. Les raisons sont nombreuses : au climat d’exaspération nourrie depuis des années par l’instabilité sécuritaire liée aux violences jihadistes et intercommunautaires dans le centre et le Nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s’ajouter l’invalidation en mai par la Cour d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril. Sur ce contexte tendu a connu son paroxysme le 10 juillet. La troisième grande manifestation contre le pouvoir à l’appel du M5-RFP, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012.

Arrivée mercredi, une mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédeao) conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan a proposé un plan de sortie de crise, rendu public dimanche.

Échec de la médiation de la Cedeao

Il préconise notamment la formation « de toute urgence » d’un gouvernement d’union nationale associant des représentants de la coalition majoritaire, de l’opposition et des membres de la société civile, ainsi que la nomination d’une nouvelle Cour constitutionnelle chargée d’examiner en priorité le litige électoral autour des résultats des législatives. Pendant les pourparlers, les dirigeants du M5-RFP, alliance hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile à l’origine des manifestations contre le pouvoir et qui réclame en priorité le départ du président Keïta, ont toutefois indiqué qu’ils refusaient d’adhérer à ces propositions.

Avant de quitter Bamako, la délégation de la Cédéao a acté le rejet de ses propositions par le seul M5-RFP mais indiqué qu’elle mettait en place un « comité technique pour assurer le suivi de ses recommandations », laissant entendre que les tractations pourront se poursuivre. Des messages appelant à la reprise des actions de « désobéissance civile » ont recommencé à circuler sur les réseaux sociaux, après une pause pendant la médiation ouest-africaine.

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