Crise malienne : Radicalisation n’est pas Islamisation, Mahmoud Dicko n’est pas l’Ayatollah Khomeini

Les résolutions prises par la CEDEAO et les sanctions brandies n’auront pas portées les fruits escomptés. En effet, coup pour coup, l’opposition malienne a répondu à la communication de l’organisation sous régionale. Ainsi qu’on le tient de rfi, « le mouvement de contestation du M5 continue d’exiger la démission du président IBK ».

Aussi, c’est « plus que jamais » que le départ de ce dernier est souhaité par les contestataires. « Ils appellent également à la désobéissance civile même si une trêve a été décrétée par l’opposition jusqu’à la fin de la fêté de la Tabaski prévue ce week-end au Mali. »

C’est alors vers un durcissement qu’on semble se diriger, comme l’ont perçu et annoncé certains analystes. D’autres sont d’ailleurs allés jusqu’à parler de « radicalisation ». Chose qui n’est pas très improbable, vu l’allure que prend la communication de l’opposition, malgré la formation récente d’un gouvernement par Ibrahim Boubacar Keïta. La radicalisation, donc, se profile à l’horizon. Chose qui n’a pas échappé aux regards d’experts et à ceux des politiciens d’outre-contrées.

De France, plus précisément.  Et qui de plus placé pour soutenir ce soulèvement du peuple que Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis français ? Communisme, insoumission, contestation : cela rime parfaitement bien. Cependant, Mélenchon appuie sur ceci : « Les commentaires à l’extérieur commencent mal parce qu’ils mettent tous en avant la personnalité d’un opposant qui est en effet un religieux.  Ils pensent que c’est une révolution islamique dont l’objectif vise à mettre au pouvoir les religieux.  Il ne s’agit pas de ça. » La « radicalisation » est réelle. Certes ! Mais Mahmoud Dicko n’est pas l’Ayatollah Khomeini…

…Du coup, dans ce bouillonnement patriotique et ce déferlement médiatique qui prévalent au Mali, cette précision est des plus importantes à faire en effet. Puisque l’amalgame peut être vite fait, quant au statut d’Imam de Dicko. Ce dernier, d’ailleurs a tenu à clarifier. « Je ne veux pas être ministre, je suis imam et resterai imam », a-t-il déclaré. Par anticipation, par précaution : parce qu’il est vrai que la conquête du pouvoir est l’une des conséquences naturelles de fait de s’engager en « politique ».

Ainsi, la radicalisation existe, vu la position prise par les acteurs du soulèvement. Mais l’amalgame de la radicalisation n’a pas lieu d’être.  Car, « ce n’est pas vrai que le but de la révolution vise à mettre au pouvoir des religieux.  C’est plutôt une révolution  qui a pour but de mettre au pouvoir des citoyens dans un cadre démocratique au profit d’une république laïque au Mali », comme le remarque l’insoumis français.

 

 

MOUSSA SECK – laviesenegalaise.com

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