Côte d’Ivoire : Souleymane Kamagaté Koné « Je suis mis en prison à cause des armes qui ont mis Alassane Ouattara au pouvoir. »

Accusé de « complot contre l’autorité de l’État » et placé sous mandat de dépôt lundi, Souleymane Kamagaté Koné – alias « Soul to Soul » -, le chef du protocole de Guillaume Soro, s’en prend dans une lettre ouverte au chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, qu’il accuse de viser le président de l’Assemblée nationale à travers lui, nous renseigne Jeune Afrique. De son côté, le gouvernement réfute toute dissension entre les deux hommes.

Cette lettre ouverte a été publiée mercredi 11 octobre sur le site internet de Guillaume Soro. « Elle a été en partie dictée par Soul to Soul à l’un de ses proches lundi alors qu’il attendait d’être présenté à un juge d’instruction au palais de justice d’Abidjan », raconte l’un de ses proches à Jeune Afrique.

« Aujourd’hui, à cause de mon patron Guillaume Soro, je suis en prison. Parce que ce n’est pas moi qu’on vise ! (…) C’est mon patron qu’on cherche », écrit notamment le chef du protocole du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Souleymane Kamagaté Koné de son vrai nom. « Est-ce c’est parce qu’on estime qu’il (Soro) serait un obstacle au troisième mandat d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire en 2020 ? », poursuit-il.

Le jour même, le gouvernement ivoirien a nié tout désaccord entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara. « Il n’y a pas de raison qu’il y ait des dissensions entre lui (Guillaume Soro) et le président de la République, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, à l’issue du Conseil des ministres. En tout cas s’il y en a, cela ne viendra pas du président de la République ».

« Des armes de guerre neuves dissimulées ont été découvertes dans une villa de Bouaké (…). Les enquêtes ont permis d’établir que la villa est la propriété de M. Koné », a indiqué le procureur, avant de détailler l’arsenal retrouvé : « Lance-roquettes RPG7, mitrailleuses lourdes, fusils d’assaut AK47, bombes, mortiers. »

« Les enquêtes ont également révélé que des personnes avaient été informées de l’existence de ces armes dans la villa de M. Koné et invitées à se servir. Leur mise à disposition visait la déstabilisation de l’État », a souligné le procureur.

Dans la lettre, Soul to Soul reprend la ligne de défense exprimée par les proches de Guillaume Soro depuis la découverte de la cache d’armes : ce stock fait partie d’armes acquises lors de la crise post-électorale et qui avaient alors été réparties à plusieurs endroits. « Quelle est aberrante cette histoire d’armes dont on veut me faire à tout prix le détenteur exclusif ? Où aurais-je pu trouver l’argent pour les acquérir ? Comment tout seul, j’aurais pu les entreposer dans ma maison ? (…) J’aurais dû dire non. Et refuser de céder ma maison pour que les militaires s’en serve comme base logistique pour leurs opérations quand nous étions reclus au Golf », explique-t-il.

Jeune Afrique

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