CORRUPTION AU SEIN DE L’ADMINISTRATION SENEGALAISE : Ces structures poursuivies pour malversations

Dans son premier rapport sur la période 2014-2015, publié le 24 mai 2016, l’office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a mis en lumière les pratiques corruptives qui s’opèrent au niveau de l’administration. Dans le lot de ces structures qui se sont manifestées dans la mal gouvernance, figurent entre autres le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), le groupe Postefinance et le ministère des transports terrestres et du désenclavement.OFNAC-Anti-Corruption

Suite à une dénonciation alléguant l’existence de «dysfonctionnements et de graves irrégularités» dans la gestion de Cheikh Oumar Hann, directeur du centre des œuvres universitaires de Dakar (coud), les vérifications de l’office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ont relevé des insuffisances organisationnelles. Selon les vérificateurs de l’Ofnac, dans le cadre de la vente de matières réformées du Coud, un commissaire priseur a été désigné. Ce dernier a établi dans un procès-verbal de vente immobilière daté du 9 juillet 2014. Ce procès-verbal présente le montant de 150 millions 161 mille 720 francs Cfa comme produit de la cession de diverses matières réformées. De ce montant, le commissaire-priseur n’a reversé au Coud que 59 millions 391 mille 480 francs Cfa. Après vérification, l’Ofnac constate «une violation de la réglementation fixant les tarifs applicables aux prestations des commissaires-priseurs».

Concernant la ferraille des pavillons, le rapport indique que des offres ont été reçues des soumissionnaires par les commissaires priseurs. « L’offre retenue se chiffre à 135 millions de francs Cfa. Le procédé utilisé par le commissaire-priseur consiste à double facturer les prestations à l’adjudicataire et au Coud», se désole les services de Nafi Ngom Keita. Relativement aux subventions sans bénéficiaires et en l’absence de pièces justificatives, les vérificateurs estiment être en présence d’un détournement de deniers publics dont les responsables sont le directeur du Coud qui a accordé ces subventions en l’absence d’autorisation du Conseil d’administration et le comptable public qui a accepté de procéder aux décaissements sans les pièces justificatives requises et sans que les personnes bénéficiaires soient connues.

Après avoir transmis ce dossier à la Justice pour des poursuites pénales, l’Ofnac demande au chef de l’Etat, Macky Sall de «relever de ses fonctions», Cheikh Oumar Hann pour entrave à l’exécution normale d’une mission de vérification et prendre toutes les mesures utiles pour qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organisme public. Ces conclusions ont été également transmises à l’Autorité judiciaire compétente pour que les poursuites soient engagées. L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a aussi relevé dans son rapport quelques malversations dans les services du ministère des Transports terrestres.

Le Rapport a montré l’existence d’un groupe d’agents se livrant au sein du service régional des transports terrestres de Louga, à des pratiques de corruption et de concussion dans le domaine de l’établissement des permis de conduite, du traitement des dossiers d’agrément et de licence de transport. L’enquête a permis de constater qu’il était réclamé aux usagers le montant de 150 mille franc pour le passage du permis en un seul jour et 100 mille francs si c’est au-delà de 15 jours. En outre, il était exigé des usagers les montants pour le paiement des droits de mutation de timbres , pratique qui ne s’explique pas pour une administration qui n’est pas une régie financière et qui n’est habilitée par aucun texte à s’immiscer dans cette matière. Le rapport a donc été transmis à l’autorité judiciaire compétente pour que les poursuites soient engagées contre El Hadji Ndiaye Seck Wade, l’ancien directeur national des transports routiers autonome.
En outre, dans le fonctionnement du groupe Postefinances , des pratiques de faux et usages de faux ont été constaté dans l’enquête menée sur les acquisitions de fournitures de bureaux. Les membres de la Commission de réception des matières ont procédé à de fausses certifications établissant l’effectivité de la réception de certaines matières.

L’enquête a révélé que les quantités déclarées comme reçues ne correspondent pas à la réalité des matières livrées. Les membres de cette Commission le savaient au moment de l’établissement du procès-verbal de réception. Dans la même logique frauduleuse, de faux bons de commande ont été confectionnés pour faire croire que des matières ont été normalement distribuées à des agences et services de Postefinances. Le procédé a consisté à utiliser des bons de commandes ayant déjà servi pour l’approvisionnement des services du Groupe Sn-La Poste pour changer la quantité des matières concernées par des actes de rajout.


Ndeye Aminata CISSE – Sud Quotidien

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.