Coronavirus – « Si jamais ce qui se passe en Italie arrive en Afrique, le continent ne pourrait pas faire face »

La professeur de bactériologie, virologie à la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Coumba Kane Touré, a affirmé jeudi que l’Afrique, dont les systèmes de santé «sont défaillants», doit s’inquiéter en cas de propagation rapide du coronavirus sur le continent.

«Si jamais ce qui se passe actuellement en Italie arrive ici en Afrique, on ne pourrait pas faire face», a-t-elle déclaré dans une interview accordée à l’agence Chine nouvelle, après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mercredi le continent africain à «se réveiller» et à «se préparer au pire» face à la propagation de la pandémie. Mme Touré a suggéré une prise de conscience collective pour arriver à circonscrire l’épidémie et réduire au maximum sa propagation.

Justement, beaucoup regrettent néanmoins que peu soit actuellement fait pour sensibiliser les populations africaines sur les risques du Covid-19. Qualifié d’«ennemi de l’humanité» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Covid-19 a jusqu’à présent contaminé plus de 240 000 personnes dans le monde.

En Asie, la Malaisie a décidé d’utiliser les grands moyens pour stopper la pandémie. L’armée, indique-t-on, va être déployée pour aider la police à faire respecter le confinement de la population.

La Chine n’a elle fait état hier d’aucune nouvelle contamination d’origine locale, pour le deuxième jour consécutif, offrant un espoir sur l’efficacité des mesures de confinement.

Sur le plan diplomatique, la Chine a par contre accusé hier Donald Trump de «fuir ses responsabilités» après des propos du président américain estimant que le monde payait «le prix fort» pour la lenteur chinoise à communiquer sur le nouveau coronavirus.

Le président américain a, quant à lui, prédit un recours imminent à la chloroquine, un antipaludéen, comme possible traitement pour les malades du Covid-19 après des résultats encourageants en Chine et en France.

Mais nombre d’experts, selon l’AFP qui rapporte l’information, ont appelé à la prudence en soulignant l’absence de données cliniques solides et publiques. Des multinationales de l’industrie pharmaceutique se sont engagées jeudi à fournir un vaccin contre le Covid-19 «partout dans le monde», dans un délai estimé de 12 à 18 mois minimum.

Au-delà du drame sanitaire, le nouveau coronavirus risque de plonger le monde dans la récession, malgré les milliers de milliards débloqués en urgence aux Etats-Unis et en Europe. Jusqu’à 25 millions d’emplois sont menacés en l’absence de réponse coordonnée à l’échelle internationale, a averti l’Organisation internationale du travail.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.