Au Sénégal l’agriculture occupe environ 70 pour cent de la production. Cependant, le secteur agricole contribue faiblement au Produit intérieur brut (PIB): 10 pour cent seulement. Ce faible taux pourrait s’expliquer par les aléas climatiques, la pauvreté des sols, l’accès restreints aux facteurs de production, le faible niveau de qualification entre autres. Pour inverser la tendance, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à travers l’Institut Supérieur d’Agriculture et d’Entreprenariat (Isae), en partenariat avec l’Usaid et Africa Lead, a ratifié une convention hier, jeudi 11 février à l’Ucad II.
Pour réduire le gap entre la production agricole (estimée à 70 pour cent) et la place du secteur agricole dans le Pib national (10 pour cent), l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à travers l’Institut Supérieur d’Agriculture et d’Entreprenariat (Isae), en partenariat avec l’Usaid et Africa Lead, a ratifié une convention hier, jeudi 11 février à l’Ucad II. Et ce en vue d’aider l’Etat, dans sa volonté affichée de faire du secteur agricole et de la formation des ressources humaines les leviers du développement économique et social du Sénégal. Elle vise également à créer un centre d’excellence consacré à la formation, à la recherche et à la diffusion des connaissances dans les agro-sciences.
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En effet, la formation agricole est caractérisée par une forte demande que l’offre n’arrive pas à satisfaire, en raison de l’insuffisance des structures de formation et de la faiblesse de leur capacité d’accueil. Cette situation s’est accentué, selon les partenaires de cette convention, avec le faible niveau d’engagement de l’Etat, des structures de conseil et de vulgarisation agricoles, des Ong qui ont pris le relais, et qui n’ont «pas su assumer durablement la formation des différents acteurs». A cela s’ajoute la nécessité d’adapter le curricula (de la formation) aux besoins des populations dans des secteurs ou filières jugés insuffisamment couverts comme les productions végétale et animale, la conservation, le conditionnement et la transformation, la mécanisation ainsi que les politiques agricoles et l’entreprenariat.
A en croire le recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub, cette formation vient à son heure car elle «nous permettra d’avoir des agriculteurs de type nouveau, des agriculteurs modernes qui ont une maitrise des géosciences et des agro-sciences». Ibrahima Thioub n’a pas manqué de souligner aussi l’appui considérable que leur apporte Africa Lead à travers la création de modules dans le domaine du leadership qui également comporte «les dimensions de maitrise des politiques agricoles, volet extrêmement important qui vient renforcer les capacités en termes de formation dans le domaine agricole». Le patron du rectorat n’a pas manqué de déplorer certains manquements dans la formation académique à savoir la théorisation typique de la formation universitaire qui, d’après lui, constitue un véritable «handicap» pour l’employabilité de leurs diplômés. Car souligne toujours le recteur de l’Ucad, ces étudiants sont obligés d’aller apprendre un métier, même après l’obtention du diplôme universitaire.
POUR UNE ALLIANCE ETUDES ET STAGES SUR LE TERRAIN
Suffisant pour qu’il en appelle à allier études et stages. Mieux, Ibrahima Thioub a annoncé, la volonté de son institution de travailler à allier la formation et la descente sur le terrain en vue d’aider les étudiants «à se familiariser» avec leur environnement de travail. «Nous voulons changer la donne parce que nous pensons qu’il faudrait que nos étudiants apprennent à la faculté, mais aussi à descendre sur le terrain pour se familiariser avec leur futur lieu de travail qu’ils maîtrisent déjà», a-t-il soutenu.
Quant aux autres partenaires, a travers le directeur des programmes d’Africa Lead, un démembrement de l’Usaid dont l’une des missions est de lutter contre la faim, la mal nutrition, d’œuvrer pour la réduction des inégalités sociales, a assuré quant à son engagement à accompagner le temple du savoir dans cette nouvelle filière universitaire. Le professeur Kandiou Noraba, présentateur de l’Isae et professeur au département des sciences agronomes, est revenu, lui, sur les conditions d’accessibilité, si on s’en tient a ce qu’il nous dit, «la formation est ouverte à tous les élèves ayant le Bac. Et la durée de la formation dépendra du niveau de l’étudiant». A espérer seulement que ce nouveau joujou contribuera à rehausser l’agriculture sénégalaise déjà en agonie depuis des lustres.
Sud Online