Conseil des Ministres : Des têtes vont encore tomber – Pikine retient son souffle
C’est la peur au ventre chez certains militants et responsables de l’Alliance pour la République (APR) à Pikine. Après la querelle de chiffonniers notées le week-end dernier et la bronca du président de la République dans une audience éclaire, beaucoup pensent qu’il va joindre l’acte à la parole. Ce qui fait plus peur au camp du Directeur Général de l’ARTP, c’est la jurisprudence Abou Lo. De plus, les informations remontées depuis quelques temps au palais présidentiel sur Abdou Karim Sall ne rassure guère car il est en bisbilles avec tout le monde.
Ça ne sent pas bon pour Abdou Karim Sall. Ayant échappé de peu à un limogeage en juillet-août dernier, cette fois-ci les carottes semblent être cuites pour lui. En effet, la vive bagarre entre responsables politiques de l’Alliance pour la République (APR) de Pikine le week-end dernier semble avoir accéléré et donné plus de poids aux tentatives de ses détracteurs tapis dans l’ombre de la Présidence. Le cas d’Abou Lo est beaucoup agité. Cet ancien Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a avait été perdu par les querelles fratricides à Matam qui avaient finalement débouché par un kidnapping. Cette affaire avait tellement défrayé la chronique que Macky Sall avait finalement pris la décision de se départir d’Abou Lo.
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Pour le cas des Apéristes de Pikine, il y a eu plusieurs épisodes. Celle qui a plus marqué, c’est la conférence de presse qui déclare le maire de ladite ville et parent du président de la République persona no grata mais surtout les vives échauffourées du week-end dernier où beaucoup de blessés ont été notés parmi lesquels Abdoulaye Thimbo et Abdou Karim Sall. Les vidéos et images qui ont fait le tour du Net ainsi que tous les échos très négatifs qui s’en sont suivis ont estomaqué le chef de l’Etat. Il avait menacé lundi dernier lors d’une audience qui n’a pas fait cinq minutes. Toutefois, les manœuvres des faucons ont été densifiées.
Des sources recoupées sont formelles. Elles soutiennent qu’Abdou Karim Sall sera perdu par son arrogance. S’il échappe au limogeage aujourd’hui, il pourrait rester encore longtemps à l’ARTP. «En fait, il est à couteaux tirés avec tous les acteurs du secteur. Au sein de l’ARTP, le climat est tellement lourd qu’il ne permet plus l’éclosion des talents et du savoir-faire des agents, sans compter le népotisme qui y règne à grande échelle», a confié notre interlocuteur. Le monsieur, bien placé dans l’architecture de la Présidence de confier qu’il y a eu des opérations très coûteuses qui se sont soldées par un échec par la suite. Il parle de la portabilité. Ce qui lui serait impardonnable, c’est l’appel d’offres sur la 4G lancé récemment sans concertation avec les acteurs et qui a été boudé par les opérateurs sénégalais. Ce qui milite le plus en défaveur du DG de l’ARTP, ce sont ces bisbilles avec le collège des délégués. Il lui reproche une gestion cavalière et un clientélisme débordant qui expliquent que tous ses recrutements ne sont pas avalisés. Ce qui place ses militants et hommes de main dans une situation précaire.
L’unique échappatoire d’Abdou Karim Sall constitue les liens de parenté entre Macky Sall et Abdoulaye thimbo. Le président de la République ne voudrait pas que les gens pensent qu’avec ce limogeage, il a pris fait et cause pour son oncle. Cela pourrait être encore une mauvaise communication pour lui surtout qu’avec le cas Abou Lo, des observateurs de la scène politique pensaient que le chef de l’Etat s’était rangé du côté de son griot et ami, Farba Ngom. Actuellement, il est en train de tout faire pour ne pas laisser croire que ses parents ont une prégnance sur lui et sur la gestion de l’appareil d’Etat.
Ibrahima Lissa FAYE – Pressafrik