Colère noire des populations de Fissel contre la SEOH Sa – Société d’Exploitation d’Ouvrages Hydrauliques

Les populations de Fissel sont montées au créneau lundi pour dénoncer des agissements de la Société d’exploitation d’ouvrage hydraulique (Seoh), après un bras de fer de plusieurs semaines.

A l’origine, une affaire de factures salées livrées à certains foyers. Pour les habitants, les montants sont non conformes à la réalité de consommation, ils évoquent des estimations au moment d’établir les documents et la présence de beaucoup de compteurs défectueux dans leurs localités. Autant de raisons qui ont mis en colère les populations de cette localité. Située dans le département de Mbour, les habitants de Fissel refusent de payer leurs factures.

Dans un grand reportage du journal Le Quotidien, sous la plume de notre confrère Babacar Guèye Diop, Fallou, directeur général de Seoh a récemment affirmé : «Depuis 2018, on a un problème de réseau».

«Quand nous avons démarré en 2015, jusqu’en 2017, il y avait trop de soucis, parce que la production permettait de gérer. Depuis 2018, on a un problème de réseau. Et plus précisément dans la zone de Ndangane qui se trouve en bout de réseau. Cette situation est due au fait qu’à partir de 2017, il y a eu le projet des îles du Saloum qui n’avait pas prévu la phase en amont, c’est-à-dire quand on fait du projet qui consomme énormément d’eau, il faut renforcer la production. Il y a eu manque de renforcement de la production malgré la forte demande dans les localités de Bassoul, Djirnda et Dionewar. L’eau est aspirée par cette grosse conduite qui fait que nous avons des épisodes de manque d’eau, particulièrement à Ndangane et Yayème. A partir de mai, la situation est redevenue à la normale jusqu’en 2019. La pénurie a recommencé de janvier à avril. L’Etat a mis en place un projet appelé Peamir avec un financement de la Banque mondiale parce que faire un forage coûte très cher. Les travaux doivent se réaliser en 18 mois. Aujourd’hui, si la question n’est pas résolue à 100%, une bonne partie de Yayème est alimentée en eau. Avant octobre 2021, on espère que les travaux seront terminés. Et la situation va beaucoup s’améliorer», expliqué-t-il généreusement.


La Gestion de Seoh dans le Notto-Ndiosmone-Palmarin Gorom-Lampsar : A la quête de l’eau de secours.

Les pénuries d’eau sont fréquentes dans le périmètre couvert par Seoh. Qui fait face à des difficultés dans le réseau de distribution depuis 2017, soit deux ans après son arrivée comme délégataire de service public en eau potable.
Dans le département de Mbour, les 38 villages de la commune de Ndiaganiao souffrent du manque d’eau. Dans cette zone où seuls 6 villages sont électrifiés, la Société d’exploitation des ouvrages hydrauliques (Seoh) cristallise les frustrations à cause de la rareté de l’eau. Les femmes arpentent parfois nuitamment la piste latéritique à la recherche du liquide précieux. «On a un problème de pression de l’eau. Il faut se réveiller à 2h ou 3h du matin pour avoir de l’eau», déplore Mor Sarr. «Actuellement, dans la zone des Bas-Fond, l’eau est un luxe. Il y a des villages qui ne disposent pas d’eau, et pour obtenir le liquide précieux il faut s’approvisionner auprès des charretiers. Et cela coûte cher. Nous avons entendu le ministre de la Santé dire qu’il faut se laver les mains pour éviter les maladies. Mais nous lui rappelons que tant qu’il n’y a pas d’eau, il ne peut pas y avoir de santé. Donc pas d’eau, pas de salubrité et pas de développement», se plaint Lamine Diouf, porte-parole des 9 villages dénommés Bas-Fonds.


La même situation est observée à Tassette (Thiès), Fimela, Yayème et Ndangane dans le département de Fatick. Pour Ndiaganiao, il est déploré des forages qui sont installés dans cette commune qui dessert les zones de Djifer et Joal. La première délégation de service public de l’eau potable en milieu rural, débutée le 1er juillet 2015, a été adjugée à la Société d’exploitation d’ouvrages hydrauliques (Seoh) pour la zone Notto-Ndiosmone-Pal­marin et Gorom Lampsar (NDP & GL). L’opérateur Seoh couvre une trentaine de villages entre Thiès et Fatick, notamment dans la zone du Diobass. Dans le département de Fatick, les communes de Diofior avec 13 mille habitants, Fimela (30 mille) et Palmarin (11 mille) sont alimentées par un forage qui vient de Tassette. Dans ces zones, les difficultés ont commencé en 2017.

«Détournement de deniers publics»
Face aux multiples manifestations, l’Ofor, par l’intermédiaire de son directeur de l’Exploitation, Ndiamé Diop, au cours d’une visite, annonce en mars 2019 un programme de la Banque mondiale à hauteur de 1 milliard 200 millions pour améliorer le réseau. «En juin 2020, il y avait un semblant de solution et l’eau commençait à couler. Le directeur de l’Exploitation de l’Ofor nous avait promis une solution définitive en mars 2021. La situation s’empire aujourd’hui», déplore Samba Faye, membre du mouvement les Cœurs verts de Fimela. Dans cette zone touristique, les hôtels subissent de plein fouet le manque d’eau. Dans ce contexte de pandémie, la rareté du liquide précieux pose un problème économique et sanitaire. «Même pour raccorder deux mètres, Seoh demande 150 mille francs», regrette M. Faye, Docteur en gestion. Où est passé le milliard 200 millions de la Banque mondiale ?

En août 2019, le directeur régional de Seoh à Fatick, Pape Alé Samb, a été placé sous mandat de dépôt pour «abus de confiance, détournement de deniers publics et abus de biens sociaux».


Pour résoudre les problèmes techniques signalés, le délégataire a entrepris des travaux d’envergure de remise en état sur le réseau qui relèvent des obligations de l’Ofor. Con­cer­nant la capacité de production, un déficit est noté avec l’atteinte de la capacité limite de production des forages, nécessitant la réalisation d’ouvrages de captage et la connexion des forages d’eau douce situés dans son périmètre.

Pour dire, que le problème d’approvisionnement en eau reste encore entier, dans toute la zone. 

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