Les rebelles menés par des islamistes radicaux de Hayat Tahrir Al-Cham ont annoncé dimanche matin à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar Al-Assad, qui a quitté la Syrie. Le Premier ministre a indiqué rester en fonction pour envisager une passation officielle.
Les rebelles menés par des islamistes radicaux ont annoncé ce dimanche à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar Al-Assad et la « libération » de la capitale Damas, après une offensive fulgurante qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad.
Plusieurs dizaines de personnes ont rallié le centre de Damas pour célébrer la chute du régime, selon des images de l’AFPTV. Sur la place des Omeyyades, le bruit de tirs d’armes à feu en signe de joie se mêle aux cris d’Allahou Akbar Allahou Akbar » (« Dieu est le plus grand »).
A la télévision publique, les rebelles ont annoncé la chute du « tyran » Bachar Al-Assad . Dans leur communiqué, ils ont dit avoir libéré tous les prisonniers « injustement détenus » et appelé à sauvegarder les biens de l’Etat syrien « libre ».
Fuite d’Assad
Ils avaient annoncé plus tôt sur l’application Telegram « la fuite » du président et proclamé « la ville de Damas libre ». « Assad a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent » le site, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
« Les événements extraordinaires » en cours en Syrie, sont suivis « attentivement » par le président américain, Joe Biden, selon la Maison-Blanche. De son côté, le président élu Donald Trump a assuré que Bachar Al-Assad « avait fui » la Syrie après la perte du soutien de la Russie. La veille, il avait affirmé que les Etats-Unis devaient laisser la situation se développer alors que l’armée syrienne reculait rapidement. « La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie, et les Etats-Unis ne devraient pas avoir affaire avec cela. Ce n’est pas notre combat », avait-il assuré depuis Paris. « Laissons (la situation) se développer. Ne nous en mêlons pas ! »
Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont rapidement conquis plusieurs grandes villes clés, annonçant viser Damas et vouloir renverser le président syrien.
Ils ont lancé un appel « pour rentrer en Syrie libre » aux Syriens déplacés à l’étranger par le conflit qui a fait depuis 2011 un demi-million de morts, et a morcelé le pays en zones d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.
Passation de pouvoir
Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, le Premier ministre syrien, Mohammed Al-Jalali, s’est dit prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple, précisant qu’il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de « passation » de pouvoir.
« Après 50 ans d’oppression sous le (parti au) pouvoir du Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements [depuis le début du soulèvement en 2011, NDLR], nous annonçons aujourd’hui la fin de cette ère sombre et le début d’une nouvelle ère pour la Syrie », ont ajouté de leur côté les rebelles.
Le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), Abou Mohammed Al-Jolani, à la tête d’une coalition de rebelles soutenus par la Turquie, a appelé ses combattants à ne pas s’approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu’à la « passation officielle ».
Le Hezbollah libanais, soutien clé du pouvoir de Bachar Al-Assad, a retiré parallèlement ses forces de la périphérie de Damas et de la région de Homs (ouest de la Syrie), selon la déclaration d’une source proche du mouvement à l’AFP.