Ces Rendez-Vous Manqués de Macky Sall

L’année 2017 ! C’est bientôt la fin, du moins dans trois mois. Le président de la République, Macky Sall avait pris date avec les Sénégalais sur un certain nombre dossiers. Il s’agit, entre autres, de l’autosuffisance en riz, l’augmentation du budget du département des Sports à 1%, l’ouverture de la deuxième université de Dakar et du Sine Saloum, celle des collèges de proximité, des lycées départementaux, des collèges franco-arabes, en plus 64 daara modernes. Si pour la présidentielle, le «wakh- wakhett» est passé par là, en renvoyant l’échéance à 2019, pour les autres rendez-vous, ils ont tout simplement été manqués pour diverses raisons.

AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2017 : Macky rate l’échéance

Atteindre l’autosuffisance en riz en 2017. C’était l’objectif visé par le Président de la République, Macky Sall selon qui les jalons d’une croissance durable passent par une autosuffisance. En effet lors de sa tournée économique  dans la vallée du fleuve, le Chef de l’Etat avait promis que le Sénégal serait autosuffisant en riz à cette date. Ainsi plusieurs mesures et  mécanismes performants ont été installés  par les autorités étatiques pour la production de 1 million 600 mile tonnes de riz en 2017. Présidant le 2 février 2015 un conseil présidentiel consacré au programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), Macky Sall avait indiqué qu’ «il y a de bonnes raisons de croire à ce challenge. Nous sommes pleinement engagés dans la politique d’autosuffisance en riz au Sénégal, elle est à portée de main à commencer par le potentiel agricole dont dispose le Sénégal ». Un challenge « largement à notre portée si toutes les parties prenantes s’engagent dans la même direction et s’il y a une synergie de tous nos efforts», invite-t-il, assurant que l’Etat respectera ses engagements.

Certains acteurs n’avaient pas manqué à émettre des doutes quant à l’atteinte de cet objectif du gouvernement à 2017. Beaucoup de personnes évoluant dans le secteur pensaient que cette autosuffisance en riz ne sera pas possible en 2017 ; Pour elles, cela relève  de l’utopie.

«L’autosuffisance en riz tant vantée et prônée sur tous les toits relève d’une utopie. Il est impossible de le réaliser à cette échéance. L’autosuffisance en riz ne sera possible qu’en 2022», a affirmé Alla Dieng secrétaire général de l’Unacois-Jappo de la région de Dakar.

Allant dans le même sens, Yatma Ndiaye, responsable commercial de la société Coumba Nor Thiam  estime que l’autosuffisance en riz semble être une utopie  entretenue par le Président de la République. Même si les services du ministère de l’agriculture et de l’équipement rural défendent mordicus qu’on n’est pas encore arrivé à la date butoir qui selon eux, est fixée le 31 décembre 2017, il est clair dans la tête des Sénégalais que l’autosuffisance en riz ne sera pas atteinte en 2017. Ce qui nous amène à dire que la promesse de Macky Sall de rendre le Sénégal autosuffisant en riz en 2017 ne sera pas respectée. Actuellement on va vers un changement de perspective. C’est du moins ce qu’on peut retenir, suite à la déclaration du  directeur général de l’Isra, Alioune  Fall, qui soutient que «l’autosuffisance en riz est un objectif et non un échéancier».

Programme national d’autosuffisance en riz : La perspective change

L’autosuffisance en riz en 2017 est désormais un projet renvoyé aux calendes grecques. Du moins, c’est ce que renseignent les propos tenus par Alioune Fall, directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) en ces termes: «L’autosuffisance en riz est un objectif et non un échéancier»

A peine lancée, l’idée d’atteindre l’autosuffisance en riz en 2017 par le président de la République, Macky Sall, deux ans auparavant, bon nombre d’acteurs avaient émis des réserves par rapport à cette déclaration, qui se veut de faire du Sénégal un pays autosuffisant en riz en 2017. Chemin faisant, ils avaient, à diverses occasions et sans ambages, soutenu que cela n’était pas réalisable. Ainsi donc, en 2016 comme tant d’autres au paravent, l’ancien président du comité national interprofessionnel de la filière riz, Saliou Sall avait estimé que l’autosuffisance en riz ne sera pas atteinte en 2017 en ces mots: «Non, on ne pourra pas l’atteindre, c’est sûr. Parce que cette contre-saison, on devait être à 65 000 hectares mais, d’après les données de la Saed, on en est à moins de 40 000. On est autour de 37 000 à 38 000 hectares. Et le constat que j’ai fait depuis 5 ans est que, quand on en arrive à 30 000-35 000 hectares de contre-saison, la campagne d’hivernage qui suit les superficies emblavées en hivernage baissent», avait-il argumenté.

Aujourd’hui, vraisemblablement du côté des autorités étatiques le discours a changé. Au premier desquelles, le directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) Alioune Fall. Il l’a agilement indiqué samedi 1 avril dernier lors d’un point de presse tenu dans le cadre de la participation de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) à la 18ème édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), à Dakar, suite à une interpellation sur l’atteinte de l’autosuffisance en riz en 2017.

A ce propos, il avait dit ceci: «L’autosuffisance en riz en 2017 est un objectif et non ‘’un échéancier’’. Ce qu’il faut comprendre par autosuffisance en riz, c’est un objectif fixé. Au 31 décembre 2017, nous évaluerons si oui ou non l’objectif est atteint. Au cas contraire, dire à quel taux nous en sommes», a-t-il expliqué. Argumentant, il disait ceci: «Tous ceux qui ont fait la gestion axée sur les résultats savent de quoi de parle. Vous ne pouvez pas commencer un programme sans avoir fixer des objectifs. Parce que c’est ça la traçabilité».

Sud Quotidien

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